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![]() ![]() Communautarisme européen ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() de THIRIART ![]() communautarisme et des NR en France ![]() du National-Bolchévisme ![]() ![]() ![]() Européen de Libération ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() ![]() __ ![]() __ ![]() __ ![]() ------- les USA __ ![]() __ ![]() Qui était Jean Thiriart (1922-1992)?
Jean THIRIART est le père du concept d'"Europe Unitaire" et de la doctrine politique, économique et sociale Communautariste. Il est le fondateur aussi d'un modèle d'organisation politique à l'échelle Européenne. Aussi, les militants du PCN marchent sur les traces de ce Marx de la révolution Européenne. Pourtant comme le dit un proverbe Zen: "le meilleur disciple est celui qui laisse son maître au bord du chemin". C'est-à-dire que si nous reconnaissons notre dette intellectuelle et structurelle vis-à-vis de Jean THIRIART, nous considérons que les idées Communautaristes sont encore en mouvement. Notre école doctrinale est destinée à promouvoir de nouveaux théoriciens dont le premier d’entre-deux est certainement Luc MICHEL président du PCN. Nous ne savons pas quelles options nous aurions prises dans les divers épisodes du XX° siècle que THIRIART connus et auxquels il participa, aussi nous ne nous reconnaissons que dans sa pensée et sa doctrine, le reste appartient à l'Histoire...
JEAN
THIRIART,un itinéraire politique
Jean THIRIART est le père du concept d' Europe Unitaire et un infatigable militant et doctrinaire de l'unification européenne. De 1960 à 1969, avec l'organisation transnationale européenne JEUNE EUROPE, présente dans 11 pays, le PARTI COMMUNAUTAIRE EUROPEEN (1965) et le mensuel LA NATION EUROPEENNE (1965-69), il anima la principale tentative de création d'un parti révolutionnaire européen et définit les bases doctrinales d'une nouvelle idéologie aux dimensions européennes, le "communautarisme national-européen". A l'automne 1968, il effectue un long voyage dans les pays arabes progressistes à l'invitation des gouvernements irakien et égyptien et du Parti BAA'TH. Il y rencontre plusieurs ministres et directeurs-généraux, donne des interviews qui font la une à trois journaux gouvernementaux irakiens, une interview unique à toute la presse libanaise et à la radio-télévision de ce pays. Il participe aux travaux d'ouverture du congrès de l'UNION SOCIALISTE ARABE, le parti du Président NASSER, qu'il rencontre à cette occasion. Le but du voyage de THIRIART était de jeter les bases d'une collaboration politico-militaire entre les pays arabes progressistes et son organisation, qui se concrétiserait par la constitution de "BRIGADES EUROPEENNES" (sur le modèle des "BRIGADES INTERNATIONALES" du KOMINTERN, lors de la guerre civile Espagnole de 1936-39) destinées à encadrer les organisations palestiniennes alors naissantes dans leur combat contre l'impérialisme israëlien. Ces Brigades Européennes auraient formé le creuset d'une ARMEE DE LIBERATION EUROPEENNE. Devant le refus du gouvernement irakien, nullement alors préparé à une telle tentative et soumis à des pressions soviétiques, THIRIART décide alors d'abandonner la politique active. Le dernier numéro de LA NATION EUROPEENNE paraît en février 1969. De 1969 à 1981, THIRIART se consacre uniquement à des activités professionnelles, syndicales et éducatives, dans le domaine de l'optique, où il exerce les plus hautes fonctions : Président de la "Société d'Optométrie d'Europe", Président de "l'Union Nationale des Optométristes et Opticiens de Belgique", Président du "Centre d'Etude des Sciences Optiques Appliquées (CESOA)". Il siège au conseil de l'INAMI (la sécurité sociale belge) et dans plusieurs commissions de la CEE. Il était aussi le créateur en 1956 du CESOA, aujourd'hui école officielle d'optométrie placée sous l'autorité du Ministère belge de l'éducation nationale. En outre, il était membre d'honneur depuis 1975, et à titre scientifique, de la "National Eyes Research Foundation" aux USA... Grand sportif, il avait longtemps pratiqué le parachutisme et parcouru les mers à la barre de son voilier, un ketch de haute mer, entre les mers de Turquie et d'Irlande. De 1969 au début des années 80, THIRIART vit retiré de la politique, à deux exceptions près. En 1975, il accorde une longue interview (passée inaperçue à l'époque) à la revue LES CAHIERS DU CDPU éditée par le "Centre de Documentation Politique Universitaire" à Aix-en-Provence et dont le responsable est Michel SCHNEIDER. Et en 1978, il se lie avec Yannick SAUVEUR, responsable du CIPRE, le "Centre d'Initiative Progressiste Européen", qui lui consacre la même année sa thèse universitaire intitulée : JEAN THIRIART ET LE NATIONAL-COMMUNAUTARISME EUROPEEN. En 1981, un attentat irresponsable d'activistes sionistes contre ses bureaux bruxellois pousse THIRIART à reprendre sa plume et à écrire de nouveau au nom de l'Europe. Cette reprise d'activité intellectuelle n'entame pourtant pas la ferme résolution de THIRIART de rester en retrait de la politique militante où il jugeait avoir assez payé de sa personne, notamment par de nombreuses années d'emprisonnement politique. A la même époque, THIRIART se lie avec un groupe de jeunes cadres politiques venus de divers horizons, comprenant notamment José CUADRADO COSTA (de Valladolid) et Luc MICHEL, sur lesquels il exerce une influence certaine. La rencontre de Jean THIRIART avec Luc MICHEL, en 1982, va exercer sur l'organisation politique animée par ce dernier une influence importante, qui conduira en juin 1984, à la création du PARTI COMMUNAUTAIRE NATIONAL-EUROPEEN (PCN). Depuis cette date Jean THIRIART était le conseiller politique écouté de cette formation, à qui il n'avait jamais ménagé ni son soutien matériel ni son aide morale et intellectuelle. Jean THIRIART collaborait notamment à la presse du parti et à la revue CONSCIENCE EUROPEENNE depuis 1983. Jusqu'à ses derniers jours une importante collaboration intellectuelle le liait à Luc MICHEL, Président du PCN, qui fut souvent son éditeur. Son dernier projet de travail doctrinal était d'ailleurs la rédaction de la nouvelle version du MANIFESTE A LA NATION EUROPEENNE, écrite en collaboration avec Luc MICHEL. Jean THIRIART est l'auteur d'une importante oeuvre doctrinale, notamment au travers de plusieurs centaines d'articles idéologiques publiés entre 1960 et 1969 et entre 1982 et 1992. En 1964, il publiait en sept langues un livre fondamental "UN EMPIRE DE 400 MILLIONS D'HOMMES : L'EUROPE", où il esquisse sa théorie de l'unification de la Nation européenne au moyen d'un Parti transnational européen intégré, ce "parti historique" jouant le rôle d'un dynaste moderne. Ce concept est à rapprocher de celui du "Prince collectif", incarné dans le parti révolutionnaire et que développe le théoricien communiste italien Antonio GRAMSCI. En 1965, il édite également en sept langues européennes "LA GRANDE NATION, L'EUROPE UNITAIRE DE DUBLIN A BUCAREST", où il définit une doctrine socio-politique nouvelle, le "COMMUNAUTARISME NATIONAL- EUROPEEN". THIRIART présente alors le Communautarisme comme un "socialisme européen et élitiste". En 1983, il définira celui-ci comme un "communisme débarrassé de l'utopie marxiste". Régulièrement étiqueté comme "fasciste brun ou rouge" par des journalistes mal informés ou mal intentionnés, THIRIART n'en publiera pas moins un article intitulé "l'Europe de Dublin à Bucarest" (en serbo-croate) dans la revue yougoslave MEDUNARODNA POLITIKA, publiée à Belgrade le 1er août 1966. Il rencontre également le premier ministre chinois ZHOU ENLAI à Bucarest, à l'initiative du Président CEAUCESCU, en 1966. La pensée de Jean THIRIART a été influencée par le FICHTE des "Discours à la Nation Allemande" et de "l'Etat Commercial Fermé" (avant 1940, il a été un des proches collaborateurs du Docteur KESSEMAIER qui dirigeait le "FICHTEBUND" de Hambourg, une organisation issue du courant national-bolchéviste des années 20), le grand jacobin SIEYES (THIRIART se présentait volontiers comme un "jacobin de la grande Europe"), le philosophe espagnol José ORTEGA Y GASSET (à qui il a emprunté sa conception de la nation conçue comme une communauté de destin et non un héritage), le sociologue PARETO et, pour les techniques et l'idéologie du parti révolutionnaire, LENINE. THIRIART peut être classé parmi les "néo-machiavéliens" politiques avec lesquels il partage pragmatisme et mépris des idéologies passionnelles. Parmi les personnalités de premier plan que fréquenta THIRIART, on peut citer le Président Argentin Juan PERON (dont il fut un des intimes durant l'exil madrilène), le premier ministre chinois ZHOU ENLAI et le Président égyptien NASSER. Plusieurs thèses universitaires ont été consacrées à THIRIART et à son action dans les années 60. La principale fut publiée en 1978 par Yannick SAUVEUR à l'université de Paris. Cette thèse s'intitule : JEAN THIRIART ET LE NATIONAL-COMMUNAUTARISME EUROPEEN. De nombreux livres ont été consacrés à Jean THIRIART, souvent cité à tort et à travers. Parmi les plus sérieux, on peut citer LES ENNEMIS DU SYSTEME de Christophe BOURSEILLER et les études doctrinales et historiques de Luc MICHEL, LE PARTI HISTORIQUE REVOLUTIONNAIRE et DE JEUNE EUROPE AUX BRIGADES ROUGES (Ed.Machiavel). A partir de 1984, Jean THIRIART a accordé la primeur de l'édition de ses travaux aux "Editions MACHIAVEL" (la maison d'édition du PCN) qui ont procédé à la réédition de tous ses ouvrages des années 60, des thèses qui lui ont été consacrées, ainsi qu'à l'édition de nombreuses nouveautés en huit langues européennes. Durant ces dernières années, Jean THIRIART, outre de nombreuses interviews, notamment accordées à la BBC et à plusieurs chaînes de télévision américaines, consacrait une importante activité à l'édition d'articles et de brochures idéologiques. On peut citer notamment LE SOCIALISME COMMUNAUTAIRE (écrit en commun avec Luc MICHEL) et L'EMPIRE EURO-SOVIETIQUE (ouvrage resté inédit en raison de la brusque accélération de l'actualité et de l'effondrement de l'URSS). Jean THIRIART incarnait la première génération du Communautarisme national-européen. De ses travaux est née la seconde génération SOCIALISTE et COMMUNAUTARISTE, rassemblée autour du PARTI COMMUNAUTAIRE NATIONAL-EUROPEEN (PCN) et des revues CONSCIENCE EUROPEENNE et NATION-EUROPE. Bien que retiré de la politique militante active, notamment suite à des déceptions humaines trop nombreuses lors de l'aventure de JEUNE EUROPE, THIRIART n'hésitait pas à payer de sa personne lorsqu'il le fallait. Il aida notamment le PCN lors de sa première campagne électorale nationale en 1985, organisant notamment les formalités administratives du dépôt des listes du Parti à Bruxelles. En 1987, il participa à plusieurs réunions organisées à Paris par Luc MICHEL et la revue CONSCIENCE EUROPEENNE, ainsi qu'à une conférence à Marseille réunissant l'équipe de la revue LE PARTISAN EUROPEEN, Yannick SAUVEUR et Luc MICHEL. Ces dernières années, l'influence du Communautarisme national-européen, très isolé au début des années 80, n'a fait que croître au sein de l'opposition nationale-révolutionnaire et nationale-communiste en Europe. Le SOCIALISME COMMUNAUTAIRE, a aussi ses entrées et une écoute favorable auprès des instances du Parti BAA'TH Irakien et de la GRANDE JAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE POPULAIRE SOCIALISTE; ainsi qu'avec les représentants pour l'Europe et au Japon, de la REPUBLIQUE POPULAIRE DEMOCRATIQUE DE COREE. Au registre des contacts internationaux, Jean THIRIART avait conduit en août 1992 en Russie, une délégation franco-belge, représentant l'opposition nationale-communiste et socialiste communautaire, y avait développé de nombreux contacts avec l'opposition communiste et nationale-communiste Russe, et avait servi de conseiller écouté lors des travaux qui ont conduit à la création du FRONT DU SALUT NATIONAL, plate-forme commune de l'opposition nationale patriotique en Russie. Au cours de ce voyage d'une dizaine de jours, de nombreux entretiens et des contacts très utiles ont été noués avec les principaux dirigeants des forces patriotiques d'opposition russes. De nombreux entretiens ont eu lieu notamment avec le directeur de l'hebdomadaire DYENN, Alexandre PROKHANOV, et avec Igor LIGATCHEV, celui-ci étant l'ex-Chef du secrétariat du Comité Central du PCUS, l'ancien n°2 dans la hiérarchie de l'Etat soviétique. Une conférence de presse a réuni ainsi le Colonel ALKSNIS (Président du groupe parlementaire SOYOUZ au sein du soviet suprême) et Jean THIRIART. La télévision russe et le grand quotidien KOMSOMOLSKAIA (diffusion :16 millions d'exemplaires) ont rendu compte de cette réunion. Le 20 août, de longues discussions se sont déroulées au siège du quotidien SOVIETSKAIA ROSSYA (diffusion à 1 million d'exemplaires) avec Valentin TCHIKINE, Edouard VOLODINE et Guenadi ZOUGANOV (numéro 1 du PCFR et alors, président et organisateur principal du "Conseil des Forces Patriotiques", qui a lancé l'impulsion qui a donné naissance au FRONT DU SALUT NATIONAL). Diverses rencontres ont également eu lieu avec notamment les responsables du COMITE ANTI-SIONISTE de Russie et des dirigeants progressistes lettons. La délégation franco-belge a également été reçue à la "Maison Blanche" de Moscou et y a rencontré plusieurs députés du Soviet suprême et du Parlement russe, et en particulier Mr. Sergueï BABOURINE, président de l'opposition parlementaire unie. A l'issue de cette longue visite à Moscou, différentes dispositions ont été prises en vue de la constitution de structures permanentes de contact et d'échanges d'informations. Le succès du voyage à Moscou de la délégation que conduisait Jean THIRIART souligne la pénétration des idées communautaristes et nationale-européennes au sein de l'opposition patriotique russe. De nombreux leaders de cette opposition se rallient de plus en plus aux conceptions politiques, économiques et géopolitiques du "SOCIALISME COMMUNAUTAIRE". L'exemple le plus édifiant, est celui du PARTI COMMUNISTE DE LA FEDERATION DE RUSSIE (PCFR) de notre ami "Guenadi ZOUGANOV"... Ils en arrivent à la nécessaire intégration de la Russie dans une Europe unifiée et libérée de l'impérialisme américano-sioniste. Révélateur, l'intérêt porté par Igor LIGATCHEV aux théories du SOCIALISME COMMUNAUTAIRE, cette doctrine alternative et sociale (l'ouvrage de Luc MICHEL et Yannick SAUVEUR, ESQUISSE DU COMMUNAUTARISME, a été publié à Moscou). A la veille de son décès, Jean THIRIART préparait avec Luc MICHEL, la sortie d'une nouvelle version du MANIFESTE A LA NATION-EUROPE (il en avait écrit les deux premières dans les années 60, Luc MICHEL les deux secondes dans les années 80) et avait confirmé sa participation à la nouvelle équipe rédactionnelle de la revue "CONSCIENCE EUROPEENNE"...
Jean THIRIART s'est éteint le 23 Novembre 1992, à l'âge de 70 ans. Ses idées sont plus vivantes que jamais !!! APPROCHE DU COMMUNAUTARISME J’ai déjà écrit d’abondance sur le Communautarisme européen. L’analyse est constamment améliorable et des sujets importants et nouveaux apparaissent en cours de recherches. C’est ainsi que j’ai donné‚ trop peu d’importance à un phénomène capital, celui de la "collaboration de classe" entre la ploutocratie européenne vieille et fatiguée et la ploutocratie américaine plus jeune, plus dynamique et disposant de ce facteur territorial - LE GRAND ETAT - qui est déterminant. Nos capitalistes européens sont moins dynamiques, moins jeunes que leurs cousins américains et ceci est le premier handicap. D’autre part, les Américains disposent d’un facteur démo-économique, une collectivité‚ de 250 millions d’individus sans barrières douanières ; ceci constitue notre second handicap. Dés 1945, la ploutocratie européenne a acceptée‚ avec facilité‚ la tutelle américaine, ne se sentant plus de taille elle-même à défendre ses meubles. Si feu le chancelier HITLER avait gagné la guerre, elle eut tout aussi bien accepté‚ la tutelle allemande. Cet aspect est fort important. L’Europe politique ne se fera jamais avec le personnel politique actuel entièrement inféodé‚ aux intérêts des Etats-Unis. C’est une gigantesque imposture que cette Europe atlantique ; c’est la roue carrée. Il sur les conséquences de la collaboration de classe entre la ploutocratie européenne et la ploutocratie américaine, la première acceptant la tutelle de la seconde.
NOTRE CONCEPTION DU MONDE Le lecteur français m’excusera de l’emploi du terme germanique "Weltanschauuung" qui signifie conception du monde, description des fins en soi, image du monde projet‚e par notre esprit. Le choix d’une "Weltanschuung" est donc subjectif et arbitraire. La prétention … une "Weltanschauung" scientifique est risible. On n’a pas pu jusqu’à présent déterminer - ou pu se mettre d’accord - sur une fin ultime en soi pour l’Humanité, par les procédés rationnels, autrement dit logico-expérimentaux. Le rationnel existe dans les moyens, pas dans les fins ou la fin. Je ne puis ici qu’effleurer - et à peine - ce problème gigantesque. Mais il faut le faire d’abord, afin que mon lecteur sache immédiatement qu’elle est notre "Weltanschauung". Nous estimons que l’homme européen tient sa plénitude (je n’ai pas dit perfection) de son développement vers le "plus-être". A l’opposé, nous avons observé dans l’Antiquité‚ des hommes qui cherchaient à atteindre "l’avoir plus", tels les Perses et les Carthaginois. Nous les avons détruits. Aujourd’hui, il existe une école de "l’avoir-plus", c’est celle de l’économisme qui se divise elle-même, provisoirement en deux branches. la pauvre, c’est-à-dire la marxiste et la riche, c’est-à-dire l’américaine. Pour cette école de "l’avoir plus", l’économique domine tout. Au Vietnam, ces grands enfants primaires que sont les Américains ne peuvent comprendre que le même villageois vietnamien à qui ils avaient offert une boite de lait à midi leur plantait un poignard dans le dos à minuit. . Quant aux marxistes, ils ont découvert avec effarement que la société‚ communiste engendrait une délinquance juvénile, un nihilisme infiniment plus amples que ceux manifesté par les bourgeoisies décadentes. Il me fallait ouvrir cette parenthèse pour esquisser les raisons qui nous font dire que le politique doit dominer l’économique. Ne serait-ce que parce que la politique est, à nos yeux, la mise en action de notre Weltanschauung, la mise en action d’une esthétique du monde. L’économique, le social sont des moyens, jamais des fins en soi. Sinon à quelle misérable humanité‚ irions-nous ! L’école de droite, qui n’a en générale, par hérédité, aucun souci matériel, nie presque les facteurs ‚économiques et sociaux ; elle lit PEGUY et joue DEBUSSY. Quand la masse crie, elle s’exclame : donnez leur de la brioche pour qu’ils se taisent. Ici nous assistons à la négation des réalités matérielles. A l’opposé, nous trouvons les tenants du bonheur de l'Humanité‚ par la satiété‚. Cette satiété peut être atteinte par les voies collectivistes (du moins essaient-ils de le soutenir), ou par les voies mercantilistes. Ce sont les chapelles marxiste et américaine d’une même église. L’abondance fera la paix, le bonheur. Ceci fait évidemment sourire l’homme ‚clair‚ sur les profondeurs de l’âme humaine. Les curés à l’aide du confessionnal et les psychologues à l’aide du canapé‚ peuvent mesurer que la société matérielle ne suffit pas à créer l’équilibre. Les sociétés consuméristes accomplies, prenons la suédoise au passage, procurent un nombre impressionnant d’anormaux sexuels, de suicidés. L’art et la création intellectuelle y ont disparus. Le Suédois est un des types les plus stériles, sur le plan intellectuel, qui soit. Voilà l’aboutissement de "l’avoir plus". Tous leurs lavabos sont branchés sur l’eau chaude de la commune ; mais leur esprit est détaché‚ de tout courant créateur. En conclusion, pour nous le politique domine l’économique. Nous allons donc étudier les meilleurs moyens de l’économique et du social. Nous bénéficions d’une chance remarquable. Nous pouvons comparer 70 ans de marxisme appliqué en URSS, et 70 ans de capitalisme moderne aux USA. De cette comparaison, nous pourrons extraire une méthode pragmatique dégagé des brouillards de l’idéalisme enfantin d’un PROUDHON, du messianisme d’un MARX, des naïvetés du perfectionnisme. Nous chercherons donc l’économique le maximum d’efficacité‚. Nous ne voulons pas au nom de l’intellect absolu mépriser le matériel à la façon des orientaux actuels. Nous considérons l’économique comme un moyen ; ce qui ne peut empêcher d’en concevoir le maximum de développement. Le problème sera tout simplement de veiller … toujours dominer par l’esprit, l’ être plus », cette future et rapprochée orgie de moyens. Ce sera l'Homme prométhéen qui couronnera notre "Weltanschauung", alors que les sociétés matérialistes n’aboutissent qu’à des consommateurs repus mais névrosés. Analysons donc l’efficacité‚ en ‚économie : ce sera le Communautarisme.
CAPITALISME ET LIBRE ENTREPRISE Les borgnes de gauche confondent régulièrement et volontairement capitalisme et libre entreprise. L’observation comparée des systèmes soviétique (étatique‚) et américain (libre entreprise) établi à suffisance que l’entreprise libre est dix fois plus féconde. La qualité‚ et la quantité‚ de produits offerts démontre que l’homme produit mieux et plus dans un cadre de liberté, d’autonomie. Dire que la liberté‚ est un droit est risible. Par contre l’observation révèle que la liberté est un besoin. L’homme privé‚ d’une quantité‚ minimum de liberté‚ ne crée plus, produit moins, produit mal. Le sentiment de la contrainte crée un état psychologique dépressif. La liberté est donc un besoin. Il faut en tenir compte. De plus, pour le commun des mortels la motivation la plus efficace demeure l’intérêt. On peut le déplorer sur le plan éthique, mais c’est une réalité‚. C’est en voulant ignorer, au nom d’arguments normatifs, la double réalité‚ du besoin de liberté‚ et de la motivation de l’intérêt personnel que les grands magasins de Moscou n’offraient que de la camelote et à des prix élevés. Quant aux abus du capitalisme, ils consistent dans l’ingérence de puissances économiques privées dans la vie politique. Le capitalisme tend au monopole, c’est à dire à la suppression d’une condition essentielle de sa vitalité : la concurrence. Le capitalisme tend également à la création d’intérêts opposés à ceux de la Nation. Nous estimons qu’il détruire le capitalisme dans la mesure où il devient monopoliste par hypertrophie, dans la mesure où il s’ingère dans la politique par la concentration des moyens. MARX a très pertinemment vu que la démocratie parlementaire bourgeoise n’est que la façade derrière laquelle la puissance capitaliste commande tout et tous : c’est la "ploutodémocratie", décrite par PARETO voilà cent ans déjà (1). Mais MARX s’est trompé‚ de façon enfantine en investissant un certain prolétariat d’un commandement mystique de la société. L’analyse négative de MARX est correcte. Son plan positif est enfantin, normatif, vertuiste. MARX n’a pas vu la possibilité‚ future d’une classe politique pure, du pouvoir en tant que sacerdoce. Ce concept de classe politique que je décrirai par ailleurs, n’est concevable qu'après la réalisation de la satiété - dans un demi-siècle probablement. C’est alors le commandement donné‚ aux ALPHA de HUXLEY (2). Mais ici je quitte le sujet. Le Communautarisme tend à l’économie de puissance, par opposition au concept capitaliste d’économie de profit et au concept marxiste d’économie d’utopie. Dans le cadre de l’économie de puissance, nous estimons que l’entreprise libre est un facteur très positif, d’une part, et que les oligarchies d’argent doivent être castrées politiquement, d’autre part.
DEMOCRATIE ET RESPONSABILITE Une des idées-forces de notre pensée politique communautariste est la responsabilisation. Le principe démocratique ne serait soutenable que s’il ‚était accompagné‚ du corollaire de responsabilité le principe du vote majoritaire est actuellement la fuite devant les responsabilités. C’est en se cachant derrière les majorités qu’on fait des idioties. La faillite de l’agriculture soviétique et la gabegie de la sécurité sociale ici en Occident sont des illustrations de la fuite devant les responsabilités. Sur le plan économique, nous sommes CONTRE le collectivisme étatique en règle générale (il existe des exceptions dans les industries stratégiques) et POUR une certaine collectivisation dans les formes coopératives. Si une collectivité économique volontaire - et donc libre - gère mal ses affaires, elle se punira elle-même, si elle les gère bien elle se récompensera elle-même Il faut donc responsabiliser les entreprises collectives. Actuellement toutes les pagailles, tous les gaspillages sont couvert par l’anonymat de « majorités non responsables » et payées par l’Etat. Le Communautarisme tendra à encourager les régies communales, les sociétés coopératives, mais simultanément il les considérera comme des entités responsables d’elles-mêmes.(autogestion) Voilà donc un aspect du communautarisme.
ORGANISATION SPECIFIQUE ET REGLEMENTATION DIMENSIONNELLE DE L’ECONOMIE
Nous touchons ici au cœur notre pensée. Qu’est ce que l’ "organisation spécifique" ? C’est le caractère de l’entreprise. Sa spécificité‚ c’est le fait qu’elle fabrique des fusées militaires ou des jouets. Qu’est-ce que la "réglementation dimensionnelle" ? C’est le volume de l’entreprise. Le fait qu’elle occupe 50 ouvriers ou 50.000 ouvriers. Nous pouvons donc envisager quatre cas limites : l’entreprise stratégique de 50 ouvriers, l’entreprise stratégique de 50.000 ouvriers, la fabrique de jouets de 50 ouvriers et la fabrique de jouets de 50.000 ouvriers. La vision politique des choses nous dira que le caractère spécifique de l’entreprise stratégique obligera l’Etat à une surveillance étroite (c’est l’organisation spécifique). La vision politique des choses nous dira qu’un homme seul propriétaire d’une usine de jouets de 50.000 ouvriers n’intéressent pas l’Etat pour la spécificité‚ de son usine (les jouets n’intéressent pas la défense nationale) mais que le volume de son usine (ici interviendra la conception communautariste de la réglementation dimensionnelle) inquiétera l’Etat ou le Parti unitaire européen au pouvoir. En effet, un homme qui contrôle une telle entreprise pourrait éprouver le désir de s’ingérer dans la politique par la puissance de ses moyens financiers. La concentration de puissance économique lui donnera tôt ou tard la tentation de la politique. Ici le Libéralisme laisse faire et l’Etat communautaire européen ne laissera pas faire. Par exemple en Belgique, le parti libéral est contrôlé par le trust du sucre (notamment) et le parti "chrétien" (sic) par un trust du chocolat et un de la tréfilerie. L’erreur commise par le marxisme dogmatique a été de vouloir nationaliser des petite entreprises de 50 ouvriers, ce qui les a stérilisées. L’imprudence du Libéralisme consiste dans la liberté‚ politique laissée à des magnats de l’acier et du pétrole. L’Etat communautaire européen souhaitera beaucoup de moyennes et petites entreprises libres, et une quantité‚ indispensable - pour des raisons technologiques - d’entreprise géantes dûment contrôlées. Avant de refermer ce chapitre, soulignons enfin que la spécificité‚ de certaines entreprises commande la nationalisation ou la liberté. Par exemple, une centrale hydro-électrique exige des capitaux colossaux et ensuite une main-d'œuvre ridicule en nombre (50 techniciens ou employés). Ce type d’entreprise est typiquement vouée … la nationalisation. Par contre, la production et la répartition des produits agricole et avicoles exige l’économie libre. demandez en la raison aux ménagères de Kiev et de Moscou... Le marxisme dogmatique veut TOUT nationaliser, le Libéralisme veut tout laisser faire. Le Communautarisme veut conserver le contrôle politique absolu tout en laissant subsister le maximum de liberté économique possible.
IMPORTANCE DU NATIONALISME ECONOMIQUE Le libre échangisme est un facteur de progrès économique ; en effet il suscite et oblige à la concurrence. C’est ainsi que la concurrence développe dans un grand cadre, celui des Etats-Unis, a créé un appareil plus puissant que dans un petit cadre, celui de la France ou de l’Italie. C’est l’évidence pour cela que nous avons DU créer le Marché commun. Mais ici comme ailleurs, comme en toute thèse il y a lieu dénoncer les lois corollaires de la loi principale. Affronter l’économie américaine de type unitaire avec l’ensemble "additionné" (mais non intégré‚) de l’économie européenne c’est courir à la phagocytation de notre appareil économique par l’appareil économique américain. Tant que l’Europe n’aura pas consolidé son économie par des structures politiques elle devra se défendre de l’action américaine, s’en protéger. Les formes de libre-échangisme ne doivent être acceptées qu’après la constitution d’une entité‚ économico-politique solide. L'Europe atlantique, cette imposture qui nous est présentée par l’occupant américain et par ses complices, les nouveaux "collabos", veut inverser cet ordre et prétendre à un "marché atlantique" avant la formation d’une unit‚ européenne politique. Ce marché‚ "atlantique" rendrait impossible l'Europe politique. Si nous ne réagissons pas l’économie européenne sera tellement intégrée dans les appareils financiers américains que l'Europe politique sera rendue impossible. La symbiose des économies européenne et américaine, c’est d’abord la destruction avant même sa naissance de l’Europe politique et ensuite la domination aisée des Américains dans la "collectivité atlantique". Ici apparaît la nécessité‚ d’un "Nationalisme économique". L’Europe doit volontairement et dés maintenant SE COUPER de l’économie américaine. Il s’agit ici d’une option politique. L’Europe doit tendre à son autarcie sur le plan militaire - et de toute urgence. Les imbéciles qui pestent contre la fabrication de la bombe française, que nous estimons être demain la bombe européenne, préfèrent sans doute payer la bombe américaine dont ils n’ont pas le contrôle politique ! Il n’y a pas de nation indépendante sans force militaire autonome. Et une nation qui dépend des armes de l’étranger est satellisée. Quand bien même elle pourrait les acheter qu’elle serait encore en état de dépendance. Le Nationalisme économique consiste notamment à veiller à ce que l'Europe soit totalement autonome en matière d’armement et totalement autonome dans le domaine du ravitaillement en matières premières. Si demain les USA sont engagés dans une guerre planétaire, il ne faut pas que l'Europe neutre en subisse le contre-coup et en vienne à manquer de certains matériaux. Le Nationalisme économique signifie donc l’indépendance économique et l’autarcie militaire. De plus, et enfin, notre économie doit dés à présent être planifiée en vue de la réunification de notre patrie unie jusqu’à Vladivostok. Toute notre pensée doit tendre à faire de la puissance économique ouest-européenne un moyen parmi d’autres pour retrouver nos provinces provisoirement perdue à l’Est. L’avenir n’est pas dans un empire mercantile de Francfort à San Francisco ; notre avenir est dans notre empire de Dublin à Vladivostok. Nos projets économiques doivent dés à présent s’inspirer de cette volonté de destin. Jean THIRIART L’EUROPE-ETAT ET L’EUROPE-NATION SE FERONT CONTRE LES USA La construction européenne née du Traité de Rome (25 mars 1957) doit conduire à l’Europe-Etat. C’est une construction valable, indispensable et ce n’est pas son caractère technique qui devrait nous la faire condamner au nom d’un certain sentimentalisme. L’Europe du Marché Commun est une bonne chose. Mais elle est très limitée dans ses ambitions. Elle vise a la mise en place de structures étatiques. C’est à la fois beaucoup et peu. L’Europe ne sera achevée que lorsqu’elle sera à la fois Etat et à la fois Nation, c'est-à-dire structures et conscience. Nous sommes historiquement les premiers, et les seuls, à avoir exprimé la volonté de la réaliser. Notre courant communautariste est la source d’où a jailli pour la première fois le concept de nationalisme européen. Celui-ci est essentiellement différent, est en fait même diamétralement opposé à ceux des Europes hégémoniques (Europe française de BONAPARTE ou de GAULLE et Europe allemande de HITLER) et à celle de l'Europe des Patries. La différence entre l’Europe-Etat et l'Europe Nation est celle qui existe entre l’inorganique et l’organique, entre la matière et la vie, entre la chimie et la biologie, entre l’atome et la cellule.
LA TRAHISON DES REGIMISTES Tout les gouvernements européen occidentaux sont des sortis des fourgons anglo-saxons 1945. Ce sont les collabos des occupants directement ou filiation. Dès lors les constructions politiques européennes des régimistes sont hypothéquées par nos occupants. La preuve de cette hypothèque, de cette trahison d’intention, figure un peu partout, mais de façon formelle et éclatante dans un document officiel du « Parlement européen » (sic) : "L’Union européenne a pour mission de promouvoir l’unité de l'Europe... ". Très bien, parfais. Mais un peu plus loin nous lisons : " ...l’adoption d’une politique de défense commune, dans le cadre de l'Alliance atlantique, contribuant au renforcement de l’Alliance atlantique". Ainsi donc l’aveu est là, bien étalé, bien explicite. L’aveu que cette "Europe" n’est qu’un appendice de l’impérialisme américain, car l'Alliance atlantique c’est le requin américain entouré des maquereaux européens régimistes. L’Europe officielle n’arrive pas à se faire car elle est empêtrée dans la contra-diction formelle, faire une nation qui au départ même s’avoue être dans la dépendance d’une autre. Sottise, tartuferie.
L’EUROPE DEVRA SE FAIRE CONTRE LES AMERICAINS Une nation se définit notamment dans ce qu’elle est différente des autres, dans son style, dans ses intentions, dans ses intérêts. Ceux qui prétendent faire l'Europe et qui simultanément trouvent dans les Etats-Unis le modèle parfait de société, modèle qu’il n’y a qu’à copier, et qui estiment que chaque guerre américaine est aussi la nôtre, sont en contradiction avec eux-mêmes. Pourquoi faire l'Europe si les USA sont parfaits? Qu’on agrandisse les Etats-Unis, ce serait plus logique. La clique des prétendus « européens » qui chaque soir font leur prière en se couchant vers Washington ferait mieux de nous proposer l'Angleterre comme 51ième Etat américain, l'Allemagne comme 52ième, l'Italie comme 53ième. Car c’est cela la réalité. Il y a contradiction absolue, formelle, conceptuelle, entre le fait d’être européen et le fait d’être pro-américain. Celui qui se dit pro-américain se met au banc de l’Europe, que ce soit la Social-démocratie ou quelque cornichon d’extrême-droite. Celui qui collabore avec les américains est un traître à l’Europe.
L’EUROPE SANS RISQUES : IDIOTIE De candides intellectuelles, parfois bien intentionnés espèrent faire une Europe par des moyens pacifiques, raisonnés. C’est là un rêve. L’histoire se fait dans les convulsions, dans les combats, dans l’effort et le sacrifice. Une nation, se fait, notamment, contre quelque chose, contre des ennemies. Non seulement les Etats-Unis sont historiquement les ennemis de l'Europe naissante, sur le plan objectif mais ils doivent l’être sur le plan psychologique. Une nation a besoin d’ennemis pour se faire, pour se maintenir. Vivre face à des ennemis créé l’unité, créé la santé morale ,maintient la vigueur caractérielle. Pour nous il n’est pas question de demander l'Europe mais de prendre l’Europe. Objectivement jamais aucun état hégémonique (comme les USA en ce moment vis-à-vis de l'Europe) n’a donné l’indépendance à ses vassaux; mais bien au contraire il leur a fallu prendre leur indépendance. L’Italie s’est faite à la fois contre les Autrichiens et contre les Français. L’Europe se fera contre les Américains. Une nation se forge dans le combat et se scelle dans le sang. Les risques sont grands mais ils doivent être pris. La vie c’est le risque permanent. Le risque doit être voulu, calculé. Une Europe sans risques est chimère démentie par toute l’expérience de l’Histoire.
LE BOUCLIER ET LE CALENDRIER Le grand argument spécieux des philo-américains honteux est celui du 'bouclier américain'. Quel est ce bouclier ? Exsangue en 1945, convalescente en 1955, L’Europe est aujourd’hui sur les plans industriels et économique pleine de forge et de santé. La protection américaine - contre l’assaut stalinien - était indispensable en 1948, utile en 1951 (dans l'esprit de l'époque). Aujourd’hui il n’en est plus de même. En usines, en argent, en hommes la seule Europe occidentale n’a plus besoin des américains. Qu’ils partent donc. Aucune gratitude ne doit nous lier à eux. Ils sont venus en Europe pour leurs intérêts et pas pour les nôtres. En 1949 nous pouvions être philo-américains par hypocrisie et par intérêt. Plus aujourd’hui. La seule Europe occidentale est assez puissant pour mettre sur pied très facilement une force militaire susceptible de refouler tout adversaire potentiel. Le tout est de la vouloir, cette force militaire, donc de vouloir l’unité politique de l’Europe. Ceux qui prétendent qu’on ne peut pas se passer des Américains ne font rien pour qu’on puisse s’en passer. Le "bouclier américain" c’est l’alibi des lâches, c’est l’alibi des paresseux, c’est l’alibi des impuissants. L’hypocrite construction américaine est la suivante : ils disent, du bout des lèvres, qu’ils partiront d'Europe quand nous seront assez forts pour nous défendre tout seuls, (ils le disent mais ils ne le pensent pas ) et en même temps ils font tout pour que nous soyons jamais assez forts tout seuls. Là est la clef de cet éhonté mensonge. Les Etats-Unis ne veulent pas nous vendre les armements atomiques ou nous les confier dans le cadre de l'OTAN. L’OTAN est donc une escroquerie (le requin et les maquereaux - voir plus haut) puisqu’il s’y trouve des alliés de premier rang (les USA) et des alliés de second rang (les petits pays européens) les premiers ayant droit à la bombe et les seconds n’y ayant pas droit. Les Américains sont suffisamment réalistes pour savoir que la fin de leur occupation militaire en Europe serait suivie, six mois plus tard de la fin de leur suzeraineté politique. Dès lors les américains ne peuvent pas envisager sincèrement leur départ. Les Américains, à juste titre, n’ont pas confiance dans une libre association Europe-USA sur pied d’égalité. Ils savent bien que l’Europe forte, indépendante, ne sera PAS une alliée des USA. Dès lors les Américains feront tout pour demeurer toujours indispensables militairement en Europe. La thèse des collabos pro-américains selon laquelle nous ne pouvons pas nous passer des Américains est hypocrite, en fait ils feraient mieux d’avouer nous ne voulons pas nous passer des Américains. L’argument du "bouclier américain" ne serait valable qu’à deux conditions formelles : Aucun des deux points n’est respecté, ni ne le sera. J’irai même plus loin que ce plan prudent. Je dirai même qu’il est souhaitable que les troupes américaines décampent avant même que le calendrier soit établi. Quand l'Europe aura la trouille elle se ressaisira. Actuellement l'Europe est paresseusement lâche à labri du "bouclier américain". Pour accélérer la prise de conscience de l'Europe il faut souhaiter délibérément un danger. C’est le besoin, c’est l’urgence, c’est l’imminence qui réveilleront l’Europe. Il faut donc accepter et souhaiter les risques d’une relève hâtive, d’une relève dangereuse. Pour cimenter l'Europe, il faudra la mettre partiellement en danger. Cela n’a pas échappé aux clefs de la France en 1792... On ne crée pas une nation avec des discours, des vœux pieux et des banquets. On crée une nation avec des fusils, avec des martyrs, avec des dangers vécus en commun. En fait les philo-américains sont des pleutres, des gens qui n’ont pas envie de se battre eux mêmes le cas échéant. Ils acceptent l’humiliation de l’occupation américaine pour ne pas devoir se battre eux-mêmes. C’est le même état d’esprit que celui de la bourgeoisie française sous l’occupation allemande en 1942. Ils se croyaient bien malins en disant "les allemands crèvent sur le front russe pour protéger nos coffres-forts". Ils se croyaient bien malin mais ils ne se voyaient pas bien lâches. Ainsi une tradition ne se perd pas. La même ignoble bourgeoisie qui se faisait protéger par le "bouclier allemand" en 1942 accepte aujourd’hui, avec complaisance de se faire protéger par le "bouclier américain".Du moment que leurs dividendes sont protégés ils sont contents. Mais si ces gens ont la peur physique du départ des américains, car alors, ils devraient se faire eux-mêmes; nous, nous n’avons pas peur. Là est le fossé qui nous sépare de la clique des collabos philo-yankees.
LES SOLUTIONS GARIBALDIENNES L’unité italienne s’est faite à l’aide de différents facteurs : l’idéalisme et la magnifique prescience de MAZZINI, l’épopée activiste de GARIBALDI, les calculs de CAVOUR. C’est un ensemble indissociable. Sur le plan purement militaire l’action garibaldienne a été insignifiante. Sur le plan historique elle a été capitale, déterminante. C’est grâce à GARIBALDI que le sang a été versé. Et quand le sang a été versé un fossé se creuse entre l’occupant et l’occupé. Un fossé qui oblige tout le monde à prendre parti nettement pour ou contre l’occupant. Après les premiers morts il n’y a plus de place pour les "oui mais", les "peut-être". Le phénomène s’est vérifié en Algérie entre 1954 et 1962. EN 1954 de nombreux Algériens pouvaient encore défendre avec justesse la thèse de l’occupation française comme "moindre mal". En 1960 aucun Algérien ne pouvait plus le faire. Le fossé avait été creusé par les morts. Qu’il l’ait été artificiellement, délibérément, ne change rien. Pendant l’occupation allemande les communistes ont procédé de la sorte. Ils ont tué des soldats allemands bien innocents, d’une balle dans le dos. Les autorités occupantes sont tombés dans le panneau : elles ont fusillés des français tout autant innocents. La machine était alors mise en marche; l’irrémédiable était commencé. Cela ne pouvait plus finir que par la destruction totale de l’un ou de l’autre. On pouvait être attentiste en 1940, plus en janvier 1945. Lorsque GARIBALDI a eu ses premiers cent morts dans ses rangs de soldats irréguliers, l’Italie commençait à se sentir obligée de terminer l’affaire au canon. Ce qu’elle a fait. L’Europe aussi devra se faire contre ses occupants. Si le chantage est bien fait cela se fera sans trop de sang ou sans violences même. Mais il est probable que le chantage au départ de nos occupants sera terriblement renforcé par des "actions garibaldiennes". Dans une très politique duplicité patriotique, comme celle de GARIBALDI et CAVOUR, nous ferons partir les occupants. Un révolutionnaire européen doit donc dés à présent envisager comme une hypothèse de travail une éventuelle lutte armée insurrectionnelle contre l’occupant américain. Celui à qui cette hypothèse fait peur n’est pas un révolutionnaire. Il n’est pas non plus un nationaliste européen. Quand on veut la fin on veut les moyens. Quand en veut l'Europe on veut tout les moyens de la faire.
L’EUROPE QUE NOUS DEVRONS FAIRE NOUS-MEMES L'Europe régimiste échoue dans la construction de l'Europe, soit du fait des arrière-pensées petites-nationalistes soit du fait du fil à la patte américain. L'Europe du traité de Rome ne s’achèvera pas d’elle-même. Nous devrons faire l'Europe, la faire nous-mêmes. La chose devient aujourd’hui évidente : L'Europe a été un prétexte à des politiciens pour se faire valoir. Chacun a apprécié ce qu’il pouvait tirer de l'Europe, pour lui en tant que publicité ou pour son pays en tant qu’avantage économiques égoïstes. De calcul en ruses, de mensonges en hypocrisies l'Europe officielle est maintenant dans l’impasse. Elle l’est parce que ses promoteurs n’avait pas la volonté de la faire. Au mieux en avaient-ils, certains, le vague et pieux souhait. Ainsi donc nous allons devoir nous-mêmes faire l’Europe. La faire à travers un grand PARTI HISTORIQUE, à travers un grand PARTI PATRIOTIQUE NATIONAL-EUROPEEN. IL faudra agir directement sur les événements, éliminer de la scène politique les gouvernants anti-européens et piquer les fesses des hésitants de la baïonnette. Plus que jamais je suis convaincu que l'Europe sera faite par un PARTI qui obligera à faire l'Europe, par un PARTI qui donnera une conscience d’elle-même à l'Europe, par un parti préparé aux tâches idéologiques ou passionnelles, légales ou illégales, dialectiques ou violentes. Hier il a fallu le NEO-DESTOUR pour faire la Tunisie, l'ISTIQLAL pour faire le Maroc, le FLN pour faire l'Algérie comme il y a un siècle il a fallu le Risorgimento pour faire l’Italie. Pour accoucher l'Europe-Nation il faut un parti. Nous le préparons. Jean THIRIART (†) BIBLIOGRAPHIE DE JEAN THIRIARTEditoriaux de Jean Thiriart dans le périodique LA NATION EUROPEENNE (Paris - Bruxelles)
Période de Décembre 1965 à Février 1969 N° Zéro déc 1965 L'Europe par la légalité ou par la légitimité N° 1 Janv 1966 Esquisse du communautarisme européen N° 2 Fév 1966 Les pacifistes, chez eux, chez nous N° 3 Mars 1966 Une imposture nommée "Occident" N° 4 Avril 1966 Le communisme : une religion N° 5 Mai 1966 Coup d'Etat crypto-USA contre De Gaulle N° 6 Juin 1966 Au delà du Gaullisme : l'Europe unitaire - un plan de réunification N° 7-8 Juill 1966 Saint-Charles chez les Paiens de Moscovie N° 9 Sept 1966 Photo de ma visite à Bucarest (Tchou-en-Lai) N° 9 Sept 1966 La paix américaine : la paix des cimetières N° 10 Oct 1966 Sud-Tyrol et Europe N° 10 Oct 1966 L'erreur stratégique de Mao N° 10 Oct 1966 Incident Podgorny-Thiriart à Vienne Autriche "Verschworer-chef kommt! Schwere zeiten für die Staatspolizisten" N° 11 Nov 1966 Le national-communisme européen ? N° 11 Nov 1966 Roumanie 1966 - Reportage N° 12 Déc 1966 Le véritable danger allemand N° 12 Déc 1966 Rencontre avec Otto Strasser (photo) N° 13 Janv 1967 La faillite de l'Empire Britannique N° 13 Janv 1967 (en anglais) Letter to an American senator N° 14 Fév 1967 L'Europe jusqu'à l'Oural : un suicide ! N° 15 Mars 1967 La tentative d'étranglement de l'Europe par les interdictions atomiques N° 15 Mars 1967 Roumanie 66 - suite du numéro 11 N° 15 Mars 1967 Le concept d'Europe unitaire (impérialisme de domination/exploitation opposé à impérialisme d'intégration) N° 16 Avril 1967 Se taire à Madrid (Thiriart interdit de parole) N° 16 Avril 1967 Pour une alliance tactique de dimension planétaire (contre le duopole USA/URSS) N° 17 Mai 1967 Le moyen-orient arabe face à l'Europe N° 17 Mai 1967 Politiques platoniques, nations fictives et NATIONALISMES ILLUSOIRES N° 18 Juill 1967 USA : le déclin d'une hégémonie N° 19 Août 1967 Sclérose et impasse de la diplomatie soviétique N° 19 Août 1967 Non à Astérix (contre la bêtise "celtique") N° 20 Sept 1967 Portrait d'un monocrate (De gaulle positif/ De Gaulle négatif) N° 20 Sept 1967 OTAN : instrument de vassalisation politique N° 21 Oct 1967 USA : un empire de mercantis N° 21 Oct 1967 La tragédie de l'antisémitisme N° 22 Nov 1967 Pour entrer dans l'Europe, l'Angleterre doit quitter l'OTAN N° 22 Nov 1967 Plusieurs Vietnams N° 23 Déc 1967 Inventaire de l'Anti-américanisme (stratégie révolutionnaire) Tricontinentale ou quadricontinentale ? N° 24 Fév 1968 Le mythe européen contre les utopies européennes N° 25 Mars 1968 Moscou-Washington : ennemis ? non ! Concurrents ? souvent ! Complices ? toujours ! N° 25 Mars 1968 Faire la guerre aux Etats-Unis sur tous les fronts : La vulnérabilité monétaire des Etats-Unis. N° 26 Avril 1968 La balkanisation de l'Europe ou du Yalta brutal au Yalta subtil N° 27 Mai 1968 Du communisme tragique au communisme trivial N° 28 Juin 1968 De l'anti-communisme à l'anté-communisme N° 29 Nov 1968 Prague, l'URSS et l'Europe N° 29 Nov 1968 Les Arabes et l'Europe (Des Brigades Internationales au moyen-orient ?) N° 29 Nov 1968 Photographies : Thiriart à Bagdad et au Caire N° 29 Nov 1968 Palestine : une solution "algérienne" ? N° 29 Nov 1968 Les Europes L'infirmité conceptuelle du Général La KLEINSTAATEREI décrite par Pierre GAXOTTE N° 30 Fév 1969 L'Europe : un acte d'intelligence (Wofür kämpfen wir ?) N° 30 Fév 1969 Interview du général PERON par Thiriart
N° 3 HS 1984 Le Parti de l’Europe N° 8 Avril 1984 L’après-Yalta N° 10 Nov 1984 « l’Europe un acte d’intelligence » N° 15 Avril 1987 « Le concept d’Europe Unitaire » N° 16 Mai 1987 « Le Parti historique révolutionnaire » « Mythes de la démocratie et réalités des ploutocraties occidentales » N° 18 Juill 1987 « La Turquie, la Méditerranée et l’Europe » N° 19 Aout 1987 « Le Nationalisme Economique Européen » N° 20 Sept 1987 « Sans puissant nationalisme Européen pas de véritable Socialisme »
1960 Manifeste à la Nation-Europe 1962 La Révolution Nationale Européenne 1964 Un Empire de 400 Millions d’Hommes L’Europe 1965 La Grande Nation : l’Europe de Brest à Bucarest 1980 L’Empire Euro-Soviétique : La mutation du communisme (jamais publié) 1987 Principes d’Economie Communautaire
1992 Europe, l’Empire du futur ? in « Nationalisme & République » n° 8 1992 L’Europe jusqu'à Vladivostock in « Nationalisme & République » n° 9
Note : Nous tenons à la disposition des chercheurs, une liste complète de
toutes les interventions de Jean THIRIART comprenant: ses interviews écrites,
audios et télévisées ainsi que tous les ouvrages ayant pour thème ou mentionnant
THIRIART. Cette liste est accompagnée de toutes les communications du mouvement
"Jeune Europe". Il existe aussi possibilité de consulter les archives du Parti
Communautaire National-européen (PCN) et de son président Luc MICHEL, pour cela
envoyez nous un courrier électronique: info@pcn-ncp.com
DE THIRIART A ZOUGANOV, LE NOUVEAU VENT QUI VIENT DE L’EST " Nous vivons dans une époque dans laquelle la géopolitique sonne d’une fa-çon constante a notre porte : oublier ça n’est pas seulement une erreur, c’est un crime ". Voilà ce qu’écrivait le chef du Parti Communiste Russe, Gennadi Zouga-nov, dans une récente édition de son " mani-feste géopolitique " sous le titre de " La Géographie de la Victoire ", dans lequel, comme a été noté par Charles Clover dans la revue " Foreign Affairs " (article sur " Dreams of the Eurasian Heartland "), la seule fois que Marx est cité c’est pour dire que lui aussi avez des intérêts pour la géopolitique. Effectivement, Gennadi Zouganov a laisser tomber depuis quelques années quelcon-que référence à l’idéologie marxiste-léninis-te et a tourné son attention à la culture tra-ditionnelle pour y chercher une réelle alter-native radicale au dogmatisme liberal-capitaliste. Déjà en 1995, dans un texte sous le nom de " Au delà de l’Horizon ", il revendiquait ouvertement la validité de l’idée russe traditionnelle de " obscina " (Communauté) et de la doctrine orthodoxe de " sobornost " (Communitarisme). D’autre part, une des sources les plus im-portantes de la formation da la pensée de Zouganov se trouve dans l’œuvre du pen-seur traditionaliste Konstantin Leontev, l’auteur de " Byzantinisme et monde sla-ve " (Ed. all’insegna del Veltro, Parme 1987). C’est l’interprétation faîte dans la thèse sur la naissance du nouveau Parti communiste russe de l’étudiant Marco Montanari, qui a préparé l’édition italienne de Dherzava, qui sorti en Russie en 1994 et qui sort mainte-nant aux Edizioni all’insegna del Veltro sous le titre de " Stato e Potenza ". En effet, des les premières pages de " Etat et Puissance ", le langage, les références culturelles et les concepts de Zouganov sont les témoins de l’intention consciente de restaurer une conception spirituelle du monde et une conception impérial de la po-litique. Nous allons essayer de fournir des exemples concrets de ceci. En dénonçant " les contradictions bien connu dans le champ communiste " a l’égard de son rapport avec la religion, Zouganov souligne être un lecteur et connaisseur de la Bible et du Coran –page 43- (d’un autre côté, dans " Au Delà de l’Horizon ", il défend le Bouddhisme qui constitue avec l’Orthodoxie et l’Islam la troisième religion traditionnelle du grande espace russe). La vision spirituel qui transparaît des pages d’ " Etat et Puissance " est directement lié à l’idée d’Empire. Quant aux accusations li-beral-marxistes, selon lesquelles l’Empire représenterait le sur-pouvoir de la bureau-cratie et la perte des droits des libertés fon-damentales, Zouganov observe que " c’est une mensonge ! L’Empire, c’est la forme de développement de l’Etat Russe historiquement et géopolitique-ment obligatoire. (…) La Russie est tou-jours consciente, des plus vieux temps, d’être l’aire et le dépositaire d’une tradi-tion impériale " -page 51-. Quant à l’autocratie, une autre bête noire pour les occidentaux, Zouganov répond : " Autocratie. Parlons clairement, c’est le principe de l’ édification de l’Etat qui se propose la souveraineté totale et l’in-dépendance politique, unie à une cons-ciente volonté de puissance (…) Dans plusieurs siècles, l’autocratie c’est transformé dans le seul principe capa-ble de réunir un pays qui connaît des extraordinaires différences " –page 53-. Au bipolarisme droite-gauche, rouges-blancs, etc. Zouganov oppose l’idée de la Synthèse entre le national et le social : " En réunissant les idées "rouges" de la justice social et les idées "blanches" d’un raisonnable Etat national (…) la Russie pourrait finalement acquérir le consensus social, que traverserait les classes et la puissance de l’Etat " –page 69-. On doit souligner que le nationalisme russe de Zouganov n’est pas un petit nationalis-me russe, plus ou moins soviétiste, ça se-rait en contradiction ouverte avec l’idée d’Empire proposé par le même Zouganov. Il déclare, en fait, la nécessité de " l’union politique des trois peuples frères " -page 66-, les Russes, les Biélorusses et les Ukrainiens, comme point de commence-ment pour amener une plus vaste union continentale. " L’Euro-asiatisme – écrit Charles Clover dans le " Foreign Af-fairs " - veux être impériale sans être nationaliste, messianique sans être so-viétiste ". Comme le note Marco Mon-tanari dans son introduction à l’édition ita-lienne d’ " Etat et Puissance ", Zouga-nov a recueilli, renouvelé et développé la le-çon de Jean Thiriart, qui dans les der-nières années de sa vie avait tra-vaillé à un traité de géopolitique qui devait avoir pour titre " L’Empire euro-sovietique de Vladivostok à Dublin ". Avant de mourir, en 1992, le fondateur de " Jeune Europe " a rencontré Zou-ganov à Moscou et avait eu avec lui de longues conversations. " Etat et Puis-sance " est le résultat des ces entre-tiens entre Zouganov et Thiriart. (Traduction de l'article Stato e Potenza publié dans " Rinascita " quotidien de libération nationale) |