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___Nation, Nationalisme et transnationalisme
___Leçons politiques et idéologiques sur le nationalisme révolutionnaire à l'usage de Mrs Camus et
--------Abramowicz : Qu'est-ce que le nationalisme révolutionnaire ?

___J.Y. Camus et les nationalistes-révolutionnaires : Confusions et amalgames
___J.Y. Camus et les nationaux-bolcheviques : Une approche totalement fausse !




"NATION, NATIONALISME ET TRANSNATIONALISME"

Qu'est-ce qu'une Nation ? On peut concevoir celle-ci comme l'identité d'une utopie active idéaliste et d'un principe spirituel? une transcendance de l'individu face au déterminisme collectif de l'existence dans un cadre naturel donné? une affirmation perpétuelle de vie et de lutte patriotique... On constate dans la réalité, que la Nation à concevoir au sens large du terme, peut AUSSI devenir l'exaltation acerbée d'une volonté d'unité différentielle introvertie.

La Nation, telle qu'elle pouvait inspirer les penseurs, les politiques et les idéologues du XIXième siècle, issus de la "Révolution" (Jacobins, Babouvistes, Blanquistes de gauche) ou du début du XXième siècle (Socialistes et Communistes), est devenue obsolète en sombrant dans la démagogie et le peit nationalisme sectaire et chauvin. Nous vivons tous aujourd'hui la menace de cet irréalisme nationaliste qui se conjugue à la sauce des frontières fictives de l'Etat bourgeois et de la sublimation consumériste de nos sociétés. Entre Nation et petit-nationalisme il n'y a généralement qu'un pas qui doit tendre au refus de la différence... Il n'est plus question ici de communauté d'hommes et d'idées, mais de la xénophobie courante et du racisme ordinaire. Le Nationalisme et la Nation ne deviennent plus alors les exemples d'un esprit libérateur et libertaire, mais la conscience commune d'une supériorité supposée sur les autres.

A l'origine d'une idéologie de gauche et de progrès, Nation et Nationalisme devinrent les outils politiques d'un dogmatisme réactionnaire (Bonapartisme, Royalisme, Boulangisme etc.); les droites mobilisaient leurs troupes et leurs nervis à l'appel du sol et du sang, de la Nation et du Nationalisme... "Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ses heurts n'est pas comprise", remarquait déjà l'historien Marc BLOCH en Septembre 1940 et il avait raison ! Et comme le pensait ROUSSEAU, "nous ne commencerons proprement à devenir hommes qu'après avoir été citoyens", fruits d'une construction politique...

Manipulés par les droites, la Nation et le Nationalisme ne respectent plus les valeurs intrinsèques à cette notion républicaine et démocrate. Sous le couvert des traditions, de l'"histoire", les droites extrêmes invoquent et évoquent tous les stéréotypes du Nationalisme et la béatification de la Nation. La collectivité devient l'instrument et le jeu de cette manipulation; c'est l'identification psychotique au culte du chef et l'assujettissement à sa personne (BONAPARTE, HITLER, LE PEN...). En ce cas, la Nation et le Nationalisme ne font qu'un au seul service du démagogue et de sa démagogie.

L'expérience du nazisme est là pour confirmer nos dires et l'extrême-droite néo-libérale actuelle, incarnée par tous les nationalismes de droite, révolutionnaires ou conservateurs, atteste qu'en ce cas l'Etat-Nation semble privilégier une imagination maligne. Du micronationalisme au macronationalisme, il est toujours question pour ces droites d'autoritarisme, de capitalisme et de non-droits pour l'individu lambda et pour ses libertés.

Comme le remarque la sociologue Dominique SCHNAPPER, "la nation en effet relève de l'éducation permanente, elle nous enseigne à la fois les valeurs de liberté et celles de la tradition historique. Elle est une synthèse de la volonté et de la nature, c'est une construction à la fois spirituelle et naturelle, volontaire et affective. Elle est le fruit d'une tension irréductible entre les droits de l'homme et ceux du citoyen". L'extrême-droite, le fascisme, le nazisme vont à l'inverse de cette fusion entre l'individu responsable et citoyen et le sens donné à une communauté de destin, libre et républicaine. La Nation et le Nationalisme sont de nos jours les instruments du capital et de son dernier "chien de garde" qu'est l'extrême-droite.

Précisons à certains que le "Nationalisme Révolutionnaire" a, lui aussi, dans sa majorité, été détourné de son axe libérateur pour s'impliquer généreusement et largement dans toutes les compromissions avec le capitalisme ploutocratique de vassalisassion...

Il est donc important d'identifier le "Nationalisme" à son seul et unique modèle républicain et à sa seule filiation originelle et démocrate... La démarche du véritable nationaliste à l'aube du XXIième siècle, ne peut être que le combat transnationaliste à la dimension européenne progressiste et quadricontinentale. C'est ce en quoi le PCN et ses militants "SOCIALISTES COMMUNAUTAIRES" s'emploient et cela en dénonçant toutes les dérives possibles, venant de la droite, de l'extrême-droite, des néo-nazis. La dimension Européenne est celle de notre lutte de libération nationale, comme notre transnationalisme est aussi celui des révolutionnaires et des progressistes du monde Arabe, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique du Sud et cela contre le "Nouvel Ordre Mondial" imposé par la thalassocratie impérialiste yankee. Le Transnationalisme est cet acte de foi d'un vrai Nationalisme, aux sources de 1793, qui en appelle aux militants progressistes du monde entier : aux socialistes communautaires, aux communistes, aux nationaux-révolutionnaires et aux écologistes radicaux.

(NATION-EUROPE, 1998)

 






LECONS POLITIQUES ET IDEOLOGIQUES SUR LE NATIONALISME-REVOLUTIONNAIRE A L’USAGE DE MRS CAMUS ET ABRAMOWICZ :

QU'EST-CE QUE LE

NATIONALISME-REVOLUTIONNAIRE ?

Le Nationalisme-révolutionnaire est un sujet auquel nous sommes particulièrement sensibles, car c’est un des courants de pensée qui a contribué à la constitution du corpus idéologique du communautarisme européen et parce que c’est aussi un des sept courants qui s’expriment démocratiquement au sein du Comité central du PCN. Précisons que le vocable est utilisé de manière illégitime, depuis le début des Années ‘60 dans l’espace francophone, par certains individus et théoriciens douteux pour appuyer un tout autre discours.

Manuel ABRAMOWICZ dans son livre " LES RATS NOIRS. L’EXTREME-DROITE EN BELGIQUE FRANCOPHONE " ou CAMUS dans ses trois derniers ouvrages, ont donné une définition totalement erronée du Nationalisme-révolutionnaire. ABRAMOWICZ a eu l’honnêteté intellectuelle d’évoquer notre conception légitime et authentique du Nationalisme-révolutionnaire, mais CAMUS la passe sciemment sous silence, parce qu’elle n’entre pas dans le cadre opératoire de son discours politique.

ABRAMOWICZ prétend que " L’intitulé nationaliste-révolutionnaire remplace en fait celui de fasciste (au sens large) devenu au fil des ans trop péjoratif " et il ajoute que " derrière ce nom, les adeptes de l’Ordre nouveau peuvent se cacher grâce à cet oripeau plus flou idéologiquement  ". Enfin, il précise que " Ce terme apparaît dès la fin des Années ‘60. " ABRAMOWICZ voit dans François DUPRAT, cofondateur du FN français, " le père fondateur du NR de l’après guerre " et pense que " Cette famille politique radicale est donc la somme de divers courants révolutionnaires, nationalistes et autoritaires ".

Avant de voir en quoi il se trompe, soulignons qu’il aura néanmoins eu l’honnêteté intellectuelle de faire part de notre vision du Nationalisme-révolutionnaire. Il écrit ainsi que " Pour Luc MICHEL, le Président du Parti Communautaire national-européen (PCN), dans " ORIENTATIONS NATIONALES REVOLUTIONNAIRES ", brochure qu’il réalisa en 1986 pour son Parti : " Le Nationalisme-révolutionnaire refuse la démocratie parlementaire - la particratie - pour des raisons éthiques et idéologiques n’ayant rien à voir avec une conception " réactionnaire ", contrairement à l’extrême-droite qui " est l’héritière historique de la contre-révolution " favorable, selon MICHEL, à la restauration d’" un ordre inégalitaire d’essence théocratique " Luc MICHEL oppose clairement l’idéal NR aux valeurs de l’extrême-droite traditionaliste, il se propose pour une rupture nette avec cette dernière. "

Il est dommage qu’ABRAMOWICZ ne nous ait pas rencontré à ce sujet. Nous eussions pu lui éviter de nombreuses erreurs d’interprétation. Précisons que la première version d’ " ORIENTATIONS NATIONALES-REVOLUTIONNAIRES " n’a nullement été éditée en 1986 (il s’agit là en fait de la seconde édition), mais dès 1983.

Le Nationalisme-révolutionnaire est bien tout autre chose. ABRAMOWICZ, comme CAMUS, nous y reviendrons, tient en fait le même raisonnement que les néonazis proches des Fronts nationaux belges et français, qui utilisent abusivement le vocable NR pour désigner une réalité différente. Ils semblent tous oublier qu’une idéologie ne naît pas ex abrupto, qu’elle est le fruit d’une genèse, qu’elle prend place dans un arbre généalogique d’idées qui se nourrit de courants et de précurseurs.

Le Nationalisme-révolutionnaire est clairement daté, il naît dans l’Allemagne du début des Années ‘20 au sein de la mouvance communiste allemande et non pas dans les milieux d’extrême-droite. Le premier qui utilisa le terme de " Nationalisme-révolutionnaire " fut LAUFENBERG en 1919, le leader du Conseil des Ouvriers, Marins et Soldats d’Hambourg et l’un des pères fondateurs du national-communisme. Le terme sera repris par la suite dans les publications de l’Internationale communiste et dans plusieurs livres de LENINE ou de TROTSKY et il fut largement utilisé lors du " Congrès des Peuples opprimés " à Bakou organisé par les Bolcheviques en 1922. Il fut ensuite repris, en compagnie du terme " néonationalisme ", par la mouvance des frères JÜNGER, qui élaborèrent une somme idéologique opposée au libéralisme et au capitalisme, mais aussi au nazisme. Loin d’être une forme du Fascisme ou encore une tentative de le réhabiliter, le Nationalisme-révolutionnaire est l’un de ses adversaires les plus radicaux et il inspirera, au travers des travaux des frères JÜNGER, le " Cercle de Kreissau " et les glorieux patriotes allemands qui, groupés derrières le comte de STAUFFENBERG (qui appartenait à la mouvance nationale révolutionnaire) tentèrent le coup d’Etat du 21 juillet 1944 à Paris, Berlin, Vienne et le payèrent de leurs vies. Les commentaires de CAMUS et ABRAMOWICZ sont une insulte à leur sacrifice. Quant à la récupération du terme par les idéologues foireux de l’extrême-droite, elle constitue une ignominie politique.

Contrairement à ce que semble croire ABRAMOWICZ, à l’instar de CAMUS, après guerre, le courant national révolutionnaire ne réapparaît pas brusquement en France autour de François DUPRAT, mais bien en Allemagne au sein d’un courant politique qui débouchera dans les Années ‘70 et ‘80 sur la Gauche nationale et neutraliste, puis s’intégrera dans les premiers combats des " Verts " avant leur récupération par le Régime. Dans ce cadre, leurs militants animeront la lutte contre l’installation des " Euromissiles " dans les Années ‘80. A cette époque, les DUPRAT, VENNER et compagnie, ne se revendiquaient pas du Nationalisme-révolutionnaire mais du " nationalisme " tout court, qui demeure l ’idéologie du "FRONT NATIONAL" et de l’extrême-droite. Il est d’ailleurs symptomatique que les soi-disant nationaux-révolutionnaires du "FRONT NATIONAL", c’est-à-dire la mouvance du " GUD ", des groupuscules satanistes et autres " TROISIEME VOIE ", ne se revendiquèrent jamais du Nationalisme-révolutionnaire, mais bien du fameux " nationalisme moderne " . Dans l’ouvrage collectif " LES RATS MAUDITS. LES ETUDIANTS NATIONALISTES 1965-1995 ", édité par le GUD pour chanter sa gloire, le terme " Nationalisme-révolutionnaire " n’apparaît pas cinq fois. Et la filiation idéologique qu’en font nos deux auteurs indique clairement la fausseté de leurs thèses.

Au milieu des Années ‘70, François DUPRAT, figure alors très contestée de l’extrême-droite et qui n’était pas le martyr qu’en fit l’idéologie lepéniste, ressentit le besoin d’un nouveau vocabulaire pour emballer sa vieille marchandise néofasciste. Constatant le travail important des véritables NR allemands à cette époque, il s’empara de manière abusive du terme. Ceci transparaît dans l’abondante littérature publiée par DUPRAT avant son assassinat. Le lecteur y découvre un corpus idéologique invariable de type néofasciste, mais nulle expression de thèses nationales-révolutionnaires.

ABRAMOWICZ, qui dans " LES RATS NOIRS " fait une citation d’Adolf HITLER tirée de " MEIN KAMPF ", évoquant les " affiches rouges " du NSDAP pour discréditer les nationaux-révolutionnaires. Selon lui, les NR seraient " fidèles à l’enseignement du Führer ". Il devrait aller se recueillir devant le monument de STAUFFENBERG érigé sur la BLENDERSTRASSE? SUR LES LIEUX MÊME DE SON SACRIFICE? pour faire amende honorable !

Nous ne reviendrons pas ici sur l’acceptation bolcheviste de l’expression " nationaliste révolutionnaire ", puisque nous l’évoquons dans un autre article.

CAMUS donne quant à lui la définition suivante du Nationalisme-révolutionnaire : " Nationalisme partisan de l’abolition du capitalisme et de son remplacement par une économie étatisée où les classes sociales seraient remplacées par des syndicats corporatifs ".

Cette définition appelle deux remarques.

La première concerne le deuxième membre de la proposition. Les révolutionnaires authentiques, contrairement à la racaille lepéniste qui se revendique ABUSIVEMENT du Nationalisme-révolutionnaire, ne sont aucunement partisans du syndicalisme corporatiste qui est la théorie économique du Fascisme, mais bien d’une économie dirigée et planifiée. Ajoutons que tous, depuis les Années ‘20, acceptent le concept de lutte des classes et la nécessité du combat syndical. WOLFFHEIM, le cofondateur du national-communisme hambourgeois avec LAUFENBERG était un ancien activiste syndical, qui prônait un rôle de premier plan dans l’Allemagne qu’il voulait bâtir. Le lecteur confrontera également les thèses de CAMUS avec les positions syndicales de l’ASC-PCN qui figurent dans ce numéro. Elles ne visent pas à la suppression des syndicats. Au contraire, elles revendiquent leur totale autonomie par rapport aux partis politiques. De plus, nous voulons leur donner une fonction au sein du système étatiste et économique.

Si l’abolition du capitalisme est indiscutablement un des objectifs du PCN et de ses prédécesseurs nationaux-révolutionnaires des Années ‘60 et ‘70; en revanche, on voit mal ce que vient faire un tel programme au milieu des thèses réactionnaires du Lepénisme, dans lequel l’anticapitalisme n’est même plus de façade. La tentative de séduction de la droite qui fonde l’attitude du "FRONT NATIONAL" l’amène à préserver les privilèges des capitalistes de Nice et Saint-Cloud et non pas à un changement de système social.

Le Nationalisme-révolutionnaire moderne, tout comme le National-bolchevisme, doit beaucoup à une oeuvre fondamentale d’Ernst JÜNGER, " LE TRAVAILLEUR ", publiée en 1932, dans laquelle Ernst NIEKISCH voyait un ouvrage " fondamentalement national-bolchevique ", et à propos duquel le " VÖLKISCHER BEOBACHTER ", l’organe du NSDAP, écrivait que JÜNGER " se rapprochait de la zone des balles dans la tête ". JÜNGER y prédit l’avènement d’un Etat où dominera la " figure du Travailleur " dans un système où le capitalisme libéral a définitivement été aboli. C’est là l’essence de l’idéologie national-révolutionnaire et il est symptomatique que ni ABRAMOWICZ ni CAMUS n’évoquent jamais cet ouvrage fondamental de JÜNGER. Mais il est vrai que la lecture du " TRAVAILLEUR " serait, aussi bien pour CAMUS et ABRAMOWICZ que pour les soi-disant NR de la mouvance frontiste, fort démoralisante.

Il est enfin à préciser que François DUPRAT ne fut jamais un théoricien et il n’a laissé aucune oeuvre doctrinale. Il a surtout écrit des ouvrages historiques aux thèses douteuses, que l’on pourrait résumer par la formule " tous des fascistes ! ";. En effet, il versait tous les courants d’extrême-droite depuis la fin du XIXe siècle dans la catégorie " fascistes ". Ainsi en allait-il des colonels grecs et de la plupart des dictatures réactionnaires d’Amérique latine. Il réproduisait ainsi, sans la moindre imagination ni esprit de discernement, les thèses des ouvrages contemporains de la mouvance marxiste qui amalgamaient dans la même catégorie les courants (néo)fascistes, réactionnaires ou (néo)nazis. Son but étant d’obtenir un effet médiatique.

Luc MICHEL






JEAN YVES CAMUS ET LES

NATIONALISTES- REVOLUTIONNAIRES :

" CONFUSIONS ET AMALGAMES "

Dans son petit livre publié dans la collection " Essentiels-Milan " (qui malheureusement prétend fournir des ouvrages de référence à destination du grand public), CAMUS consacre deux pages aux nationalistes-révolutionnaires, dans lesquelles il additionne ligne après ligne les erreurs, les confondant avec la scission de la "NOUVELLE DROITE" qui s’est ralliée au "FRONT NATIONAL", certains groupuscules néofascistes ou néonazis, ou encore le mouvement néopétainiste " L’OEUVRE FRANCAISE " de Pierre SIDOS. Malheureusement, les thèses de CAMUS furent reprises dans la grande presse, notamment dans " LE MONDE ".

Ces deux pages appellent un certains nombres de précisions et de réfutations :

1) Le groupe " TERRE ET PEUPLES " dont Pierre VIAL est le leader, est une scission de la "NOUVELLE DROITE" qui a rejoint le "FRONT NATIONAL" par carriérisme et électoralisme. Obsédé par un germanisme qui dissimule mal un néonazisme refoulé, leurs thèses n’ont rien à voir avec le Nationalisme-révolutionnaire, mais plutôt avec le courant VÖLKISCH de la REVOLUTION CONSERVATRICE qui gravitait en marge du Parti nazi dans les Années ‘20 et ‘30.

2) CAMUS confond volontairement antijudaisme et antisionisme ce qui n’est ni acceptable ni intellectuellement honnête.

3) Ni SAINT-LOUP ni EVOLA ni GUENON ne sont des références du courant Nationaliste-révolutionnaire, mais bien de ce qu’on appelle les milieux traditionalistes, qui font directement référence au Fascisme. La revue " CONSCIENCE EUROPEENNE " a d’ailleurs publié en 1987, sous le titre " REVOLUTION EUROPEENNE OU TRADITION ", un numéro spécial consacré à ces milieux et à tout ce qui les séparent du Communautarisme européen.

4) La référence à l’ésotérisme vise un certains nombre de groupes sectaires, notamment les différentes branches de la secte satanique " ORDO TEMPLI ORIENTIS " (OTO) qui ont gravité en marge de la "NOUVELLE DROITE" et qui maintenant soutiennent les Fronts nationaux belges et français. Ils n’ont pas de lien avec le Nationalisme-révolutionnaire, idéologie qui se caractérise dès les Années ‘20 par son culte de la modernité et de la technique, thèmes prédominant dans les oeuvres de NIEKISCH et JÜNGER.

5) " L’OEUVRE FRANCAISE " de Pierre SIDOS (" l’église de sidologie " comme l’appellent ses ennemis au sein de la mouvance extrême-droitière) est un groupé fondé à la fin des Années ‘60 qui s’inscrit dans le nationalisme français d’extrême-droite. Obsédé par l’antisémitisme, il n’a rien à voir avec le Nationalisme-révolutionnaire. Le rapprochement récent entre un groupuscule d’obédience sataniste, le " GUD ", et " L’OEUVRE FRANCAISE " constitue le chant du cygne d’un certains nombre de groupuscules agonisants, qui espèrent monnayer leur entrée au "FRONT NATIONAL", sans grand succès (nous y reviendrons dans un prochain numéro). Le culte que " L’OEUVRE FRANCAISE " voue au maréchal PETAIN, son refus de l’Europe et son catholicisme réactionnaire suffisent à démontrer que " L’OEUVRE " n’appartient pas au Nationalisme-révolutionnaire, fût-ce au sens élargi.

6) La définition d’une " notion de peuple européen, déterminée par l’appartenance à la race blanche " est totalement étrangère à la l’idéologie nationale-révolutionnaire, qui pense en terme d’Etat et d’espace, alors que les nationaux-socialistes par exemple, qui les sont précurseurs véritables des groupuscules qu’évoquent CAMUS, pensent en termes de peuples et de races. Ernst JÜNGER, dans le " TRAVAILLEUR " et dans " L’ETAT UNIVERSEL ", souhaite d’ailleurs un " Etat planétaire " proposant un modèle alternatif de vision de l’homme et de la société. L’étendue de cet Etat exclut une vision raciale. Le Communautarisme européen, qui en est l’héritier, est pour cette raison opposé à toute forme de racisme et de xénophobie.

Luc MICHEL






J.Y. CAMUS ET LES NATIONAUX-BOLCHEVIQUES : UNE APPROCHE TOTALEMENT FAUSSE !

CAMUS consacre deux pages de son petit essai " L’EXTRÊME-DROITE AUJOURD’HUI " aux " nationaux-bolcheviques " et " nationaux-communistes du PCN ", classement totalement abusif au regard de ses propres critères en ce qui concerne l’appartenance à l’extrême-droite.

Cet article est celui qui contient le plus d’erreurs (volontaires ou résultant d’une mauvaise documentation ?).

1) Le national-bolchevisme n’est nullement apparu en France au début des Années ‘90 comme l’affirme CAMUS, mais au début des Années ‘70 avec l’organisation " LUTTE DU PEUPLE " et sa scission de gauche le " CIPRE " de Yannick SAUVEUR. La référence aux thèses nationales-bolcheviques apparaît clairement dans la littérature de l’OLP. Il est vrai que sur ce point nous avons un grand avantage sur CAMUS : nous détenons une grande partie des archives de l’OLP. Le National-bolchevisme est réapparu au début des Années ‘80 avec la revue " CONSCIENCE EUROPEENNE " qu’éditait le PCN et ses comités de diffusion. C’est là que les animateurs du futur groupe " NOUVELLE RESISTANCE " ont pris la majeure partie de leurs positions idéologiques des Années 1991 à 1993.

2) Otto STRASSER n’appartient pas au courant national-bolchevique. C’est une erreur courante qui est dénoncée par le professeur Louis DUPEUX dans sa thèse sur " LE NATIONAL-BOLCHEVISME DANS LA REPUBLIQUE DE WEIMAR ". STRASSER, partisan d’un national-socialisme de gauche à visage humain, était un adversaire résolu de l’Hitlérisme. Il anima un groupe de résistance, le " FRONT NOIR ", qui combattra les nazis de 1932 à 1940, ce qui n’en fait pas pour autant un national-bolchevique comme le démontre le professeur DUPEUX.

3) CAMUS prétend que les nationaux-bolcheviques n’" étaient au départ hostiles au nazisme ". C’est complètement inexact ! De 1927 à 1930, les nationaux-bolcheviques, qui avaient clairement perçu le caractère réactionnaire du nazisme, stade ultime du libéralisme, se sont opposés avec violence à ce courant. Ils n’ont pas seulement été comme l’affirme CAMUS " rapidement persécutés par HITLER ". En réalité, ils organisaient dès 1933 la plupart des réseaux de lutte contre l’Hitlérisme (les premières arrestations de mars ‘33 concernaient d’ailleurs des nationaux-bolcheviques), notamment le groupe " WIDERSTAND " d’Ernst NIEKISCH (qui fut démantelé par la gestapo en 1937) ou l’" Organisation ARNACK/SCHULZE-BOYSEN " improprement connue en francophonie sous le nom de " réseau berlinois de l’Orchestre rouge ". De nombreux nationaux-bolcheviques ont résisté aux côtés des nationaux-révolutionnaires; ils étaient également proches du cercle de Kreissau et des patriotes qui ont mené le coup d’Etat du 20 juillet 1944 derrière le comte de STAUFFENBERG, lui-même grande figure de la mouvance nationale révolutionnaire.

4) CAMUS prétend qu’" En 1962, se crée un mouvement JEUNE EUROPE qui se réclame du national-bolchevisme ". Encore une erreur ! CAMUS a tort de reprendre à ce sujet les élucubrations de ses informateurs issus des groupuscules satanistes qui gravitent autour du " FRONT NATIONAL ". " JEUNE-EUROPE " ne s’est à aucun moment réclamée du National-bolchevisme, puisque cette notion avait disparu du débat politique et n’est réapparue qu’en 1972 lors de la publication du livre " LANGAGES TOTALITAIRES " de Jean-Pierre FAYE. Ce livre engendrera des épigones, ainsi l’" Organisation  LUTTE DU PEUPLE ", qui se revendiquera désormais du National-bolchevisme. En revanche, il est vrai que la démarche de " JEUNE-EUROPE ", qui refusait la droite et la gauche et qui envisageait une alliance avec les régimes nationaux-communistes et du Tiers Monde, est similaire à celle des nationaux-bolcheviques.

Le terme de " National-communisme " forgé par Jean THIRIART en 1965, ne vise nullement dans son esprit à désigner son courant politique mais bien les régimes communistes qui ont adopté une forme nationale et en qui il voit des alliés.

En revanche, le THIRIART de Années ‘80 et le PCN se revendiquent ouvertement de l’héritage national-bolchevique.

5) CAMUS évoque la crise qu’a connu le mouvement " NOUVELLE RESISTANCE " durant l’été 1996. Il commet, sciemment puisqu’il dispose de tous les documents que nous lui avons fournis, une vision faussée de cet épisode. Celle-ci s’est déroulée en trois étapes. En août 1996, lors du Congrès d’Alençon, l’" aile progressiste " quitte " NOUVELLE RESISTANCE ". En septembre 1996, l’" aile majoritaire ", avec la majeure partie des fédérations, des groupes de base et des membres du Secrétariat exécutif, exclut du mouvement un certain nombre de cadres, dont BOUCHET, BECK et ROBERT, pour collaboration avec la réaction du " FRONT NATIONAL ". Fin septembre, le secrétariat exécutif du mouvement, avec l’accord de la plupart des fédérations, décide de fusionner avec le PCN. Le petit groupe d’exclus rejoignit le " FRONT NATIONAL " et mena un battage médiatique avec la complicité d’un certain nombre de journalistes en prétendant représenter la majorité de " NOUVELLE RESISTANCE ". CAMUS qui n’ignore rien de ces événements, confond volontairement la scission de l’aile progressiste et la fusion avec l’aile majoritaire.

Pour mémoire, c’est après la fusion de l’aile majoritaire de " NOUVELLE RESISTANCE " avec le PCN que l’" aile progressiste " rejoindra le PCN, fin octobre 1996.

Pour voir le poids que représentaient les forces en présence, il suffit de constater que la majorité du secrétariat exécutif a été capable de prendre le contrôle financier et administratif du mouvement et que depuis la minorité, proche d’une mouvance sectaire sataniste, n’a plus été capable que d’actions sporadiques, leur presse étantt tirée en quelques dizaines d’exemplaires en photocopies. Les adresses qui figuraient dans le dernier " LUTTE DU PEUPLE " d’août 1996 sont remplacées par une seule adresse à Nantes, qui est celle d’un des exclus. cela ne semble guère troubler CAMUS.

6) CAMUS évoque évoque les " nationaux-communistes du PCN ". Passons d’abord sur l’inclusion du PCN dans " l’ultra-droite ", ce qui fait bien rire tous les observateurs sérieux. Dès 1993, le " WORLD ANTISEMITISM REPORT " publié à Tel-Aviv, indiquait que " le PCN n’était pas une organisation d’extrême-droite " et le " COURRIER HEBDOMADAIRE DU CRISP ", la revue scientifique belge de sciences politiques de référence, a publié en 1999 un texte allant dans le même sens.

7) CAMUS explique que le PCN est " un parti très centralisé et hiérarchisé au niveau européen, une avant garde de type léniniste ", ce qui est exact, mais il ajoute que NR aurait été " une communauté militante ". Ce qui est paradoxal, puisque pour former un parti centralisé il faut justement une communauté militante à l’origine...

8) Ajoutons que le PCN, bien qu’il fût un des grands initiateurs de la démarche nationale-communiste, ne se réduit nullement à celle-ci et voit dans le National-communisme l’une de ses idéologies nourricières. A titre de précision, le National-communisme est un des sept courants qui s’expriment au sein de son Comité central.

9) Enfin, CAMUS prétend que le national-communisme prône " un antimatérialisme qui emprunte à la Nouvelle droite ". Pierre André TAGUIEF dans un de ses récents essais consacrés à la NOUVELLE DROIT, écrit que c’est au contraire le Communautarisme européen qui, dès les Années ‘60, a influencé la NOUVELLE DROITE (voir notre encadré).

Prêté une pensée " antimatérialiste " au National-communisme constitue une autre énormité; en effet, les deux idéologues du national-communisme, Jean THIRIART et Luc MICHEL sont des matérialistes athées de rigueur. Au contraire, le Communautarisme européen, dans la ligne du " TRAVAILLEUR " et de " L’ETAT UNIVERSEL " de JÜNGER, exalte la technique, la modernité et le matérialisme.

Le PCN est un parti laïque, qui tolère en son sein toutes les tendances philosophiques ou religieuses, mais qui maintient celles-ci dans le cadre de la liberté de pensée individuelle et n’en fait pas un sujet de réflexion ou de débat politique.

Luc MICHEL