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L'ALTERNATIVE

NATIONALE-COMMUNISTE

 

Vous trouverez ci-après la version originale de la brochure "L'Alternative Nationale-Communiste" écrite en 1993. 

Celle-ci est en cours réactualisation afin de prendre en compte les évolutions politiques depuis cette date.

 

Mythes et réalités du National-Bolchevisme

1918 - 1993

 

"Faites de la cause de la Nation la cause du peuple et la cause du peuple sera celle de la Nation" (V.I. LENINE)".

 

"Imaginons un laboratoire. Dans ce laboratoire, une soupe primitive. Dans cette soupe primitive, un big-bang. Et à l'intérieur de ce big-bang, toute une chaîne de réactions chimiques d'une violence extraordinaire. Des molécules qui se défont... Des molécules qui se refont... Un formidable processus, oui, de fission, combustion, reconstitution corpusculaire au terme duquel apparaîtraient des produits de synthèse inédits... Qui, en 1920, prédisait la synthèse du "national" et du "socialisme"? Qui, avant BARRES, pouvait imaginer la rencontre, la seule rencontre, des deux mots? Eh bien, nous y sommes. L'Europe, mutatis mutandis, en est là. Elle ne régresse pas, elle invente. Elle ne rumine pas, elle improvise. Elle ne répète pas les formules anciennes : elle les brûle, les broie et, de leurs fragments brisés, puis follement réagencés, fait des précipités nouveaux, jamais répertoriés. Il y a là du nationalisme, bien sûr. Et des bouts de populisme. Et des débris d'antisémitisme. Et un peu de bon vieux communisme, moins mort qu'il n'y paraissait. Mais tout cela brassé. Passé à l'épreuve du big-bang. Avec, au coeur du tumulte, aussi formidablement improbable que le fut, en son temps, la synthèse fasciste, un monstre que la nouvelle Europe enfante sous nos yeux - quoique, pour l'heure, dans notre dos. Il n'a pas encore de nom, ce monstre. Ni de visage. L'hypothèse est, seulement, qu'il existe. Ou qu'il doit, un jour, exister."

(B.H. LEVY,"Penser l'Europe", in "LE MONDE DES DEBATS", 1993)

 

En cet été 1993, la grande presse découvre ce qu'elle appelle la tentation ou le danger national-bolchevique. De Paris à Moscou, nos journalistes semblent découvrir un phénomène nouveau, leur a-culture politique flagrante ne leur ayant jamais fait découvrir la remarquable thèse du professeur Louis DUPEUX, écrite il y a déjà 15 ans sur le National-bolchevisme (1).

De "LIBERATION" (Paris) au "SOIR" (Bruxelles), en passant par le Monde qui a ouvert un véritable débat sur le sujet, les articles fleurissent, souvent à contre-sens sur le thème du National- bolchevisme ou de la fusion entre nationalistes et communistes. Ainsi, "LIBERATION" titre sur la "galaxie nationale-bolchévique" et parle "des convergences idéologiques étonnantes" qui "se sont révélées ces derniers mois entre quelques intellectuels communistes et d'"extrême-droite". Il souligne le "rapprochement au nom d'une même haine de la gauche-socialiste, de l'Amérique ou du sionisme" (2). Le "SOIR", lui, parle de l'"alliance des bruns et des rouges" et sous-titre : "fiction politique ou politique sans fiction ?" (3).

Pourtant, au-delà de sa première expression politique entre les deux guerres mondiales, le National-bolchevisme était devenu une réalité politique européenne dès le milieu des Années 60, avec la "JEUNE-EUROPE" de Jean THIRIART et son évolution, dès 1965, vers des thèses nationales-communistes (4). Dès les Années 80, avec le "Parti Communautaire National-européen"(5), le National-bolchevisme trouvait également une expression politique nouvelle. Aujourd'hui, de nombreux courants, outre le P.C.N. déjà cité, comme "NOUVELLE RESISTANCE" en France, ou le "FRONT NATIONAL-BOLCHEVIQUE" récemment créé à Moscou, se réclament de thèses prônant la fusion offensive du nationalisme-révolutionnaire et du communisme léniniste contre le Système, le Nouvel Ordre Mondial et son hégémon américain. La grande presse s'est attachée à des aspects pourtant marginaux du phénomène national-bolchevique, à savoir en France la démarche commune d'intellectuels communistes et d'extrême-droite, soulignant cependant parfois en Russie la démarche politique de militants communistes et de militants nationaux-révolutionnaires. Le National-bolchevisme, c'est pourtant bien plus, c'est aussi et surtout la volonté politique de dépasser les clivages de Droite et de Gauche, d'anti-fascisme ou d'anti-communisme entretenus par le système pour diviser l'opposition et la volonté réelle d'offrir une alternative politique à la décadence du monde contemporain. Tels sont les différents aspects de ce que "LIBERATION" appelle la "galaxie nationale-bolchevique".

Confrontés précédemment à de tels phénomènes politiquement inclassables, les spécialistes du prêt-à-penser et du conformisme intellectuel avaient préféré ranger ceux-ci dans un tiroir fourre-tout fort commode, sous le vocable générique d'"extrême-droite", montrant par là et leur manque de culture historique et politique et leur refus d'envisager des réalités dérangeantes pour les schémas traditionnels dans lequel est aujourd'hui enfermée la pensée socio-politique.

 

LA NAISSANCE DU NATIONAL-BOLCHEVISME

Le National-bolchevisme, au-delà de ses précurseurs sur lesquels nous reviendrons et au premier plan desquels se trouvent Georges SOREL, est né historiquement en Allemagne du choc de la défaite en 1918 du deuxième Reich et de la crise consécutive à la création de la Russie Bolchevique en 1917. Dés sa naissance le National-bolchevisme allemand présenta d'ailleurs les deux tendances que nous avons soulignées, d'une part une collaboration entre intellectuels nationanistes et communistes, d'autre part un authentique mouvement National-Révolutionnaire, fusionnant l'idéologie léniniste avec un contenu nationaliste. Le National- bolchevisme est né d'une réaction à l'ordre international imposé par le Traité de Versailles, dont les véritables victimes furent principalement l'Allemagne et la Russie Soviétique, ainsi que l'Italie. Au delà des oppositions idéologiques, le poids de l'ordre de Versailles, dicté en grande partie par les Etats-Unis du Président WILSON, va dicter une position commune aux nationalistes allemands et aux communistes russes. Avant d'être une construction théorique ou une construction politique révolutionnaire, le National- Bolchevisme allemand sera surtout la rencontre des frustrations allemandes et russes face à l'ordre de Versailles. Devant le pillage et le démembrement de l'Allemagne et de la Russie par les vainqueurs de 1918, devant les exigences démesurées des vainqueurs de 1918, de nombreux intellectuels allemands déclarèrent ouvertement que le régime Bolchevique récemment instauré en Russie était préférable à l'humiliation et à la ruine imposées à leur patrie allemande.

"Le prétendu "Bolchevisme" national naît dans la fièvre, à la rencontre de deux peurs, mais dans des circonstances objectivement défavorables ... Solution héroïque, séduisante pour une minorité d'idéalistes, il plonge ses racines dans une tradition réactionnaire authentiquement "allemande"; il déborde ainsi le cadre d'une simple combinaison de circonstances et c'est pourquoi la "tentation" devait survivre et se manifester dès que la situation extérieure ou intérieure offrirait la perspective d'une remise en cause radicale - mais nationale - d'un ordre marqué, aux yeux de la droite extrême, du signe de l'Occident vainqueur" (6).

Le grand germaniste ELTZBACHER, professeur de Droit à Berlin, sera le premier à théoriser cette position, en avril 1919 dans une proclamation à Berlin qui constitue la première manifestation doctrinale cohèrente du National-Bolchevisme.

Les idées du Professeur Paul ELTZBACHER trouvèrent une oreille attentive du côté soviétique, où Karl RADEK chargé par l'International communiste, le KOMINTERN, de la préparation de la révolution en Allemagne prônera l'alliance entre nationalistes allemands et communistes russes.

En novembre 1919, RADEK devait déclarer : "Voilà pourquoi les nationalistes honnêtes comme ELTZBACHER qui, révolté par la Paix de Versailles, ont prôné l'union avec la Russie soviétique, ce que l'ont appelle le Bochévisme National, sont restés à ce jour si complètement isolés".

 

LE NATIONAL-COMMUNISME HAMBOURGEOIS

A cette première convergence intellectuelle national-Bolchevique devait rapidement répondre ce qui est l'essence même et véritable du Bolchevisme, la fusion entre Nationalisme et Communisme-léniniste dans une formation politique commune.

Celle-ci devait s'incarner dès 1919 dans un courant national-bolchevique développé à partir de Hambourg par deux leaders de la révolution soviétique de 1918 dans cette ville, Heinrich LAUFENBERG et Friedrich WOLFFHEIM (7), qui développèrent des positions nationales-communistes. Il s'agissait de l'affirmation de positions communistes radicales en alliance avec des tendances nationales marquées. En 1919 et 1920, WOLFFHEIM et LAUFFENBERG animèrent aussi bien en Allemagne qu'au sein de l'Internationale un courant national-bolchevique, qui faisait concurrence aux positions des Spartakistes qui venaient de constituer le "Parti Communiste Allemand", le K.P.D.

Chassés en octobre 1919 de ce Parti, ils fondèrent immédiatement un Parti communiste dissident, le "K.A.P.D.", le "Parti Communiste Ouvrier Allemand" (8). Au sein de ce parti, qui sera représenté jusqu'en 1922 au sein du KOMINTERN, WOLFFHEIM et LAUFFENBERG défendaient l'idée de créer une Armée Rouge allemande afin de reprendre la guerre contre les vainqueurs de VERSAILLES.

Après la victoire les Nationaux-Socialistes en 1933, certaines structures nationale-Bolcheviques parvinrent néanmoins à subsister au sein de l'appareil politique et intellectuel du IIIème Reich. En particulier le "FICHTE-BUND", créé à HAMBOURG dans la mouvance du "K.A.P.D.", parviendra à s'intégrer et à survivre au sein du IIIème Reich. Dirigé par le professeur KESSEMAIER depuis Hambourg, ce mouvement universitaire et intellectuel devait avoir de nombreux correspondants en Europe. Parmi ceux-ci, un jeune liégeois issu des rangs de l'extrême-gauche communiste, un certain Jean THIRIART, sur lequel nous reviendrons ...

 

LE NATIONAL-BOLCHEVISME ALLEMAND DES ANNEES 20-30

A partir du milieu des Années 20 et jusqu'à l'avènement du National- socialisme en 1933, le National-Bolchevisme deviendra une partie importante du paysage intellectuel de la République de WEIMAR. De nombreux intellectuels adopteront des positions nationales-bolcheviques.

Au premier rang de ceux-ci il faut placer ERNST NIEKISCH qui deviendra le plus célèbre et le principal représentant du courant national-bolchevique allemand.

Issu du courant socialiste Allemand, NIEKISCH évoluera vers des positions nationales Bolcheviques et néo-nationalistes, en particulier à travers la revue qu'il animait "WIDERSTAND" (résistance), qui aura une influence considérable notamment sur les mouvements de jeunesse allemands d'avant 1933. La mouvance de NIEKISCH était constituée par d'anciens sociaux-démocrates et syndicalistes, auxquels s'ajoutèrent de nombreux représentants du courant néo-nationaliste.

NIEKISCH après 1933 évoluera de plus en plus dans un sens anti-hitlérien, qui conduira à l'interdiction de sa revue et à son internement dans un camp de concentration dont il ne sortira qu'en 1945.

Il participera avant sa mort à la naissance de la République Démocratique Allemande, dans laquelle il voyait l'exaltation des valeurs communistes et prussiennes qui furent toujours les siennes.

 

KARL RADEK ET LE "VOYAGEUR DU NEANT"

"L'année 1923 est réputée avoir connu une nouvelle grande vague de "national-bolchevisme", au sens vulgaire et flou de contacts entre nationalistes et communistes. L'origine de cette vague, en vérité très mêlée, est la "LIGNE SCHLAGETER" au moyen de laquelle le Parti communiste allemand (KPD) tenta de "gagner les classes moyennes en voie de prolétarisation", en usant délibérément du thème patriotique. Au cours de cette campagne, on vit des leaders du parti engager et même rechercher le débat avec des éléments qualifiés de "fascistes" ou fascisants. Les sociaux-démocrates et les partis "bourgeois" relancèrent alors la vieille accusation de collusion entre les deux extrêmes... le héraut de la nouvelle ligne était ... RADEK" (9).

Le National-Bolchévisme allemand du début des Années 20 est indissociable de la figure du dirigeant de l'Internationale Communiste Karl RADEK. Chargé par le KOMINTERN d'organiser et de coordonner la révolution bolchevique en Allemagne, RADEK avait fini par comprendre (10) tout le parti qu'il pouvait tirer du phénomène national-bolchevique et il ne manqua jamais alors de favoriser celui-ci. Lorsqu'en 1923 les armées françaises et belges occupèrent la RUHR, suite au non payement des réparations de guerre par une Allemagne exsangue, un mouvement de résistance important fut organisée par les Corps francs nationaux-révolutionnaires.

Le chef d'un de ceux-ci, Léo SCHLAGETER fut capturé et exécuté par l'armée française. SCHLAGETER devait devenir le premier héros du National-Socialisme. A l'occasion de sa mort, KARL RADEK lui rendit hommage dans un étonnant discours. Devant les représentants de l'Internationale Communiste réunis à MOSCOU, Karl RADEK devait énoncer ce qui suit : "La majorité du peuple allemand est composée d'hommes qui travaillent et qui doivent lutter contre la bourgeoisie allemande. Si les milieux patriotiques d'Allemagne ne se décident pas à faire leur la cause de cette majorité de la nation et à constituer ainsi un front contre le capital de l'entente et le capital allemand, alors le chemin suivit par SCHLAGETER serait le chemin du néant".

Dans ce même discours prononcé à MOSCOU le 20 juin 1923, RADEK parle aussi de SCHLAGETER en tant que "voyageur du néant", d'après le titre d'un roman à succès de l'époque (12).

Le discours de RADEK aura un retentissement énorme en Allemagne. Il sera d'ailleurs à l'origine de nombreuses convergences et débats entres intellectuels allemands d'extrême-droite et dirigeants communiste, au premier plan desquels se situait RADEK lui-même.

Une situation qui n'est pas sans évoquer les débats intellectuels menés actuellement notamment en France, et que dénonce en cet été 1993 sous le vocable de "national-communisme" la grande presse.

WARREN LERNER, biographe de Karl RADEL, évoque de façon saisissante l'action de ce dernier : "En 1923, Karl RADEK tenta d'utiliser le parti nazi naissant pour détruire la République de WEIMAR et favoriser la révolution communiste. RADEK fourni aux nazis leur premier héros, SCHLAGETER, fusillé dans la RUHR par les français et fit un discours célèbre à sa mémoire, approuvé par STALINE et ZINOVIEV. RADEK exprimait la conviction, partagée par les chefs du KOMINTERN, que "l'écrasante majorité des masses nationalistes appartient non au camp des nationalistes, mais aux camps des ouvriers, que des centaines de SCHLAGETER rejoindraient le camps de la révolution. HITLER de son côté, faisait part à ses camarades de sa conviction qu'un communiste pouvait toujours faire un bon nazi, mais qu'un social-démocrate ne le pourrait jamais" (13).

 

LA RESURGENCE DU NATIONAL COMMUNISME DANS LES ANNEES 60 :

"JEUNE-EUROPE" ET JEAN THIRIART

Pour voir apparaître un nouveau courant de tendance nationale-communiste, il faudra attendre les Années 60, avec l'organisation transnationale européenne "JEUNE-EUROPE" et le travail doctrinal de Jean THIRIART. Le climat intellectuel actuel se caractérise par un plat conformisme. Une des manifestations les plus stupides de celui-ci est la volonté marquée de donner à tout courant politique une étiquette le situant sur un échiquier conventionnel allant de l'extrême-droite à l'extrême-gauche. Et lorsqu'un mouvement révolutionnaire se situe hors de ce système régimiste, rien ne va plus. Viennent alors les pseudo explications sur la "convergence des extrêmes" et autres rêveries relevant du non politique, du phantasme ou tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle. L'organisation "JEUNE-EUROPE" n'a pas échappé à ce phénomène et s'est vue cataloguée depuis plus de trente ans d'extrême-droite, voire de néo-fasciste, au mépris de toute réalité objective. Si l'on étudie pourtant cette organisation européenne au travers de son histoire réelle, de ses publications, la réalité est toute autre : nous nous trouvons devant un mouvement révolutionnaire original et inclassable, se situant hors des conformisme de "droite" ou de "gauche" et rejoignant par ses positions aussi bien politiques sociales que de politique étrangère, la synthèse nationale-communiste ou nationale-bolchévique des Années 20 et 30 (14).

"Organisation pour la formation d'un cadre politique", Parti révolutionnaire d'avant garde, "JEUNE-EUROPE" n'est pas sans rappeler le parti bolchévique d'après 1903 par ses méthode et son projet politique : "Une révolution exige la conjonction de plusieurs facteurs : posséder une idéologie globale (et pas seulement un petit programme électoral); être un groupe déterminé, organisé, homogène, discipliné, c'est-à-dire être un parti de combat; enfin trouver un terrain de crise ... L'idéologie nous l'avons, le groupe structuré nous le préparons, le terrain nous le guettons" (15).

Ancien militant stalinien au début de sa carrière politique avant-guerre (16), Jean THIRIART, le fondateur et le principal théoricien de "JEUNE-EUROPE", a d'ailleurs structuré son mouvement suivant les principes de la plus stricte orthodoxie organisationnelle léniniste et la hiérarchisation de celui-ci vient en droite ligne du "centralisme démocratique". A plusieurs reprises d'ailleurs, THIRIART reconnaîtra ouvertement l'influence exercée sur lui par Lénine dans ce domaine (17).

A partir de 1960, par paliers progressifs, la doctrine du mouvement, le "Communautarisme national-européen", dont le caractère socialiste est affirmé dès le début, glisse vers des positions nationales-communistes. Si dans les premières années du mouvement, THIRIART doit compter avec une aile droitière (essentiellement franco-belge) qui alimente un anti-communisme virulent, il n'en affirme pas moins dès 1960 des positions qui sont dans la ligne directe de celles qu'il défendra à partir des années 80 sous le titre générique d'"Ecole Euro-soviétique" : création d'une grande Europe de Dublin à Vladivostok , National-Communisme, et collaboration entre l'URSS et l'Europe Occidentale. Dès 1962, THIRIART écrivait : "A mon sens, il y a plus de possibilités de voir dans 25 ans les blocs ci-après se former : les deux Amériques (je reviendrai ailleurs sur le souhait de voir l'Amérique latine sauvée des yankees), le bloc asiatique Chine-Inde et le bloc Europe-Afrique-URSS. Ce qui nous permettrait d'imprimer non plus "de Brest à Bucarest" mais "de Brest à Vladivostok". La géopolitique dessine déjà cet avenir" (18).

Après l'élimination définitive de l'aile droitière de l'organisation en 1964, THIRIART va orienter "JEUNE-EUROPE" dans une direction où dominent deux orientations : d'une part un anti-américanisme radical, de l'autre un glissement progressif vers des positions nationales-communistes. THIRIART conçoit le Communautarisme comme un dépassement du communisme et non pas comme un adversaire; c'est là une position typique nationale-bolchevique. En 1965, il définissait le Communautarisme comme "un socialisme national-européen" et ajoutait que "dans un demi-siècle, le communisme aboutira bon gré, mal gré au Communautarisme" (19). Ici, l'histoire a failli lui donner raison puisqu' avant l'effondrement du bloc soviétique, les correctifs économiques qui furent introduits en Hongrie ou en Roumanie infléchissaient l'économie communiste dans le sens Communautariste (20).

En 1984, THIRIART précisera d'ailleurs clairement que le communautarisme est "un communisme européen démarxisé".

Cette évolution idéologique se traduira dans les faits de deux manières bien distinctes. D'une part une vision de plus en plus pro-soviétique qui aboutira en 1981 à la création par THIRIRART de l'Ecole doctrinale "Euro-soviétique". De l'autre, un rapprochement de l'organisation avec les régimes de l'Europe de l'Est qui évoluent alors dans le sens d'un national-communisme, essentiellement à l'époque la Yougoslavie de Tito et la Roumanie de Nicola Ceaucescu. Dans un article intitulé "Echiquier mondial et national-communisme" (22), THIRIRART affirme que "le concept révolutionnaire sera dans les années à venir la création d'une Europe socialiste de style révolutionnaire, notre Europe Communautariste et que dans cette construction les cadres et les militants communistes d'Europe de l'Est ont un rôle immense à jouer".

A l'été 1966, THIRIRART voyagera d'ailleurs en Roumanie et en Yougoslavie, multipliant les contacts officiels. En août 1966, la revue diplomatique officielle du gouvernement yougoslave "Medunarodna politika" publiera d'ailleurs en langue serbo-croate un long article de THIRIART sous le titre "Evropa od bresta do buquresta" (23). C'est la marque visible de l'intérêt rencontré au plus haut niveau pour les thèses européennes nationales-communistes de la "JEUNE-EUROPE" d'après 1965. Le plus spectaculaire de tous ces contacts au plus haut niveau sera d'ailleurs la rencontre entre Zhou Enlai et Jean THIRIART, organisée par les services de Ceaucescu à l'occasion de la visite du Premier Ministre chinois à Bucarest à l'été 1966 (24).

Malgré ces succès tactiques, l'organisation disparaîtra pourtant en 1969, avec le retrait de la politique militante de Jean THIRIART pour plus de 10 ans. Les raisons de cet échec seront principalement l'absence d'un terrain politique révolutionnaire en ces années de "Golden Sixties", ainsi que l'épuisement humain, matériel et financier du cadre dirigeant de l'organisation.

Ce sont d'ailleurs en grande partie l'épuisement de l'organisation et de ses possibilités de réussite sur le terrain qui ont conduit Jean THIRIART à consacrer une part importante de sa pensée doctrinale au rôle que pourrait jouer les régime nationaux-communistes en Europe de l'Est et l'Union Soviétique elle-même dans le processus d'unification européenne. Une position qui n'est pas sans rappeler celle des nationaux-bolcheviques des Années 20 qui attendaient de l'Union Soviétique un rôle révolutionnaire décisif en Allemagne, ainsi qu'une impulsion à la revanche contre les pays de l'Entente.

 

JEAN THIRIART ET LE NATIONAL-BOLCHEVISME

Incontestablement, Jean THIRIART apparaît comme un continuateur des différents courants nationaux-bolcheviques et nationaux-communistes allemands des Années 20 et 30. Certes, il existe des différences qui sont en grande partie dues à l'évolution entre le contexte politique et international d'avant la Seconde Guerre Mondiale et celui d'après les Années 60.

La différence qui pourrait paraître la plus importante est celle de l'élément national. THIRIART rejette bien entendu le petit- nationalisme allemand et défend l'idée d'un nationalisme grand-européen et communautaire. Il n'en demeure pas moins que la pensée de Jean Thiriart vient en droite ligne des théories dites des "grands espaces", qui voient dans la constitution de grands blocs économiques une réponse aux défis des temps présents. THIRIART est également un partisan des blocs économiques auto-centrés et autarciques, dont le prophète fut l'Allemand Friedrich LIST. On ne que rapprocher cette position de celle d'une partie du courant national-bolchevique, et en particulier de Niekisch, qui proposait la constitution d'un "bloc germano-slave de Vladivostok à Flessingue". THIRIART propose lui la constitution d'une "grande Europe de Reykjavik à Vladivostok". La différence de positions vient principalement du caractère anti-latin et anti-romain dans lesquels Niekisch identifie les puissances de l'Entente et qu'il rejette donc comme responsable de la décadence et du malheur qui frappe et l'Allemagne et l'Union Soviétique.

Dans une étude publiée en 1982 et intitulée "L'Union Soviétique dans la pensée de Jean THIRIART", José QUADRADO COSTA répondait également positivement au fait de savoir si Jean THIRIART s'inscrivait dans la lignée du courant national-bolchevique des Années 20-30. QUADRADO ajoutait : "THIRIART, guidé par son pragmatisme et sa volonté révolutionnaire a défini dans les derniers numéros de la Nation Européenne les lignes maîtresses de ce que nous appellerons un national-bolchevisme de dimension européenne" (25).

C'est cette pensée qui sera à l'origine de la naissance d'un nouveau courant politique et doctrinal national-bolchevique au début des années 80.

 

LE SOI-DISANT "NAZI-MAOISME" :

LA REALITE AU-DELA DE L'INJURE ET DU FANTASME

On ne peut évoquer la synthèse nationaliste-communiste sans évoquer ce que la grande presse a appelé fort improprement et fort injurieusement le "nazi-maoisme".

Le 27 avril 1978, l'organe bien pensant l'"UNITA", quotidien du Parti communiste italien, publiait en première page sous le titre "LE LANGAGE DE FREDA ET DES BRIGADES ROUGES" des extraits d'une brochure écrite par le théoricien de la "désintégration du Système", Franco FREDA, en 1968 (26).

L'"UNITA" retrouvait dans ce texte "certaines expressions que l'on croirait extraites d'un des nombreux communiqués des BRIGADES ROUGES" et y relevait des "passages véritablement impressionnants par l'identité de langage d'un chef de groupe subversif de l'époque avec celui des chefs de groupes subversifs d'aujourd'hui" (27).

Un bel exemple de ce que la presse nomme alors le "Nazi-Maoisme". Notons tout d'abord que ce qualificatif de "Nazi-Maoiste", qui relève plus de l'injure que de la science politique, a été le fait exclusivement de journalistes. A aucun moment, les courants politiques concernés par ce vocable ne s'en sont revendiqués. Nous allons donc voir ce qu'il recouvre réellement.

Le courant soi-disant "Nazi-Maoiste" s'est principalement incarné au travers des diverses fractions de "LUTTE DU PEUPLE" qui sont issues en droite ligne des restes de l'Organisation "JEUNE-EUROPE" dont elles reprirent une partie de la doctrine. "Jean HTIRIART ... n'est pas à proprement parlé le maître à penser, du moins constitue-t-il une très sérieuse référence pour tout ce qui concerne l'Europe" (28).

"LUTTE DU PEUPLE" est née avec sa fraction italienne "LOTTA DI POPOLO". Cette organisation est issue de la fusion des débris de la "GIOVANE-EUROPA", représentante de Jean THIRIART en Italie avec divers groupes d'étudiants nationaux-révolutionnaires. Rapidement sont créées des organisations-soeurs en Espagne, en Allemagne et en France.

La fraction Française, la plus importante après l'Italienne, l'"Organisation Lutte du Peuple" (l'OLP) a été fondée fin 1971 par quelques dissidents nationalistes de gauche d'"ORDRE NOUVEAU" et des socialistes européens de "POUR UNE JEUNE-EUROPE" (à ne pas confondre avec la "JEUNE-EUROPE de THIRIART, avec laquelle ce groupe n'avait aucun lien). Le leader en est alors Yves BATAILLE. "En Italie, ils prennent contact avec divers groupes extra-parlementaires, mais plus particulièrement avec les éléments les plus avancés du Nationalisme européen, ces derniers ... viennent de créer l'organisation LOTTA DI POPOLO. De retour en France, les nouveaux combattants européens ont jeté les bases d'un nouveau mouvement : ce n'est plus ni moins que la réplique de LOTTA DI POPOLO. La fraction française de l'OLP est née" (29).

La fraction allemande est la NRAO, la "National-Révolutionare Aufbau Organisation".

L'idéologie des divers fractions de l'OLP présente un mélange des thèses de Jean THIRIART et d'un Maoisme à l'européenne. Si la revendication d'une Europe unitaire et communautaire est dans la droite ligne doctrinale de "JEUNE-EUROPE", l'OLP présente une importante mutation idéologique. Le Maoïsme, qui était un simple allié tactique pour THIRIART, est devenu un modèle politique à suivre, un exemple.

Comme le fait remarquer avec pertinence Yannick SAUVEUR, auteur d'une des rares études socio-politiques sérieuses sur l'OLP : "Si, en définitive, on admet la réalité d'un courant nazi-maoïste, on est amené à se demander s'il n'est pas tout simplement la transposition du national-bolchévisme, le nazi-maoïsme n'étant que le national-bolchévisme des Années 70, le cadre national ayant changé. Ce n'est plus l'Allemagne mais l'Europe. De même, le bolchévisme n'est plus celui des années 30. MAO est apparu depuis et incontestablement, son apport idéologique, pratique ... est considérable. Finalement, l'Europe unitaire et communautaire que veut réaliser l'OLP n'est ni plus ni moins que la transposition de l'oeuvre de MAO adaptée au cadre européen et aux mentalités du peuple européen" (30).

Les diverses fractions de l'OLP disparaîtrons sans postérité au milieu des Années 70 sans jamais avoir réussi de percée politique, la française par lassitude, l'italienne sous les coups d'un pouvoir ultra-répressif.

 

LA SYNTHESE NATIONALE-COMMUNISTE ACTUELLE

Après la disparition de "JEUNE-EUROPE" en 1969 et ensuite de ses quelques avatars français et italiens, notamment l'Organisation "LUTTE DU PEUPLE", il faudra attendre le début des Années 80 pour voir ressurgir et les idées de Jean THIRIART et un nouveau courant politique et doctrinal que l'on peut qualifier de National-Communiste ou de National-Bolchévique.

En juin 1984 est fondé à CHARLEROI le "Parti Communautaire National- Européen", le P.C.N.. Dès sa fondation ce parti refuse sciemment les étiquettes de "droite" et de "gauche" et opère une synthèse que l'on peu qualifier de Nationale-Communiste (31).

Les personnalités de ses fondateurs sont d'ailleurs à l'image de la volonté de fusion entre Nationalisme européen et Socialisme du nouveau parti. En effet le Président fondateur du parti est issu des milieux nationaux- révolutionnaires que l'on classe généralement à l'extrême-droite, mais son premier secrétaire-général est un ancien cadre du Parti Communiste Belge, et en particulier de sa scission pro-chinoise des Années 60, le "Parti Communiste Wallon", formé aux écoles du Parti à MOSCOU notamment.

Dès sa fondation, le nouveau Parti se prend l'intégralité des positions doctrinales de la "JEUNE-EUROPE" d'après 1965 (l'époque du "Parti Communautaire Européen", à laquelle l'appellation du nouveau parti fait référence, et de la revue "la Nation Européenne") et défend les thèses communautariste en matière d'Europe unitaire et communautaire.

Les élections législatives belges de 1985 voient le P.C.N. déposer des listes dans tous les arrondissements de BELGIQUE francophone et à BRUXELLES. Parmi les candidats présentés on trouve plusieurs délégués syndicaux aussi bien que d'anciens cadres locaux du Parti Communiste. Des sympathies existent pour ce parti au sein de la "Gauche anti-régimiste". Ce n'est sans doute pas un hasard si le seul entretien du Président du nouveau parti qui est publiée dans la presse à l'occasion de ces élections l'est par le journal socialiste de Charleroi, "LE PEUPLE", entretien favorable cela va sans dire, sous le titre "L'EUROPE JUSQU'A VLADIVOSTOK" (32).

A partir de 1988 le P.C.N. va continuer à développer son projet de synthèse unitaire anti-Système en se rapprochant étroitement de l'"Association EUROPE-ECOLOGIE".

Aux élections législatives belges de novembre 1991, le parti continuera dans le sens qui est le sien et réussira l'exploit de présenta sous son sigle un rassemblement électoral ouvert aussi bien à des formations très marquée à l'extrême-droite comme la Ligue "LE PEN" ou les restes du P.F.N. bruxellois, mais aussi à de nationaliste des gauche comme "L'ALLIANCE REPUBLICAINE NATIONALISTE WALLONNE", ou à l'"Association EUROPE-ECOLOGIE" (33).

Les journalistes honnêtes qui se sont penchés sur cette formation politique originale n'ont pas manqué d'en souligner l'étrangeté au regard des classifications politiques traditionnelles.

Après Christophe BOURSELLIER dans son livre "LES ENNEMIS DU SYSTEME" qui consacre une large place au courant National-Communiste (34), Manuel ABRAMOVICZ décrira dans un article du mensuel "République" les positions atypiques et anti-système du parti (35).

Même les adversaires du PCN reconnaissent son caractère atypique. Ainsi l'"ANTISEMITISM WORLD REPORT 1993", édité par l'"Institut des Affaires juives", écrira : "Le PCN n'est pas une organisation d'extrême-droite..." (36).

Caractéristiques également de positions Nationales-Bolchéviques est l'orientation très marquée à l'Est du nouveau parti. La revue qui servira de principal moyen d'expression au P.C.N., "CONSCIENCE EUROPEENNE", titrera dès 1983, avec une couverture bilingue en langues Française et Russe; "LA RUSSIE C'EST AUSSI L'EUROPE". Dès sa fondation le parti défendra l'idée d'une fusion entre les deux Europe, celle de l'Ouest et celle formant alors le Bloc soviétique. Le parti défend également la thèse selon laquelle les frontières orientales sibériennes de l'U.R.S.S. sont aussi celles de l'Europe.

Dans la pratique politique des contacts seront également rapidement pris au sein du parti avec des Européens de l'Est. Dès 1985, des candidats d'origine polonaise seront présentés sur les listes du parti et une ancienne Secrétaire-générale du P.C.N. était d'origine hongroise.

Du travail doctrinal développé par Jean THIRIART et le P.C.N. à partir de 1983, sortiront les principaux courant nationaux- communistes ou nationaux-bolcheviques actuels. Ainsi en Russie la revue "ELEMENTY" ou le "Front National-Bolchevique" font référence aux idées de Jean THIRIART (37). Ainsi en France le mouvement "NOUVELLE RESISTANCE", issu d'une scission nationale-révolutionnaire décidée à rompre avec l'extrême-droite du mouvement "Troisième voie", fera d'importantes références à Jean THIRIART et aux travaux du P.C.N. (38). Celui-ci défendant plus que jamais les positions anti-système et la volonté de synthèse nationaliste-communiste qui furent les siennes dès sa fondation, au travers notamment de la volonté de créer un "front uni NOIR/VERT/ROUGE", regroupant nationaux-révolutionnaires, nationaux-communistes et écologistes dans un mouvement unitaire anti-système (39).

 

L'EMERGENCE DU NATIONAL-BOLCHEVISME EN RUSSIE

Le débat actuel dans la grande presse à propos du national-bolchévisme et né en grande partie de l'émergence d'un courant national-bolchévique en Russie. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si celui-ci y est aujourd'hui au premier plan de l'actualité, d'une part parce que la crise profonde que connaît actuellement la Russie suite à l'effondrement de l'Union Soviétique, suite aux manœuvres de l'Impérialisme soutenues par les GORBATCHEV et autres Boris ELSTINE a conduit le peuple Russe à soutenir des solutions radicales qui ne sont pas encore d'actualité en Europe occidentale, d'autre part parce que le terrain politique y est propice à une union de l'opposition au Système qu'elle soit nationale-révolutionnaire ou nationale-communiste face à un adversaire commun et face aux graves menaces qui planent sur le destin de la Russie.

Il était normal que les forces d'ordre, de progrès et d'avenir réagissent ensemble contre le cosmopolitisme et la domination Impérialiste. La grande presse a donc pu faire ses grands titres sur l'alliance des "Bruns et des Rouges", titre assez stupide lorsqu'on sait les souvenirs qu'on laissé l'agression nationale-socialiste en Russie et les vingt-sept millions de morts qu'elle y a fait.

La réalité politique russe est d'ailleurs un exemple remarquable des deux aspects de ce que l'on appelle actuellement la "tentation nationale-bolchévique". Premièrement une collaboration entre nationaux-révolutionnaires, extrême-droite et forces de l'ancien appareil communiste; c'est là l'aspect que souligne uniquement et actuellement les journalistes du système. Cette collaboration a trouvé son expression politique dans la création du "FRONT DE SALUT NATIONAL".

Mais le second volet de la réalité nationale-bolchévique, et l'essence même véritable de ce courant, a trouvé sa concrétisation politique en mai de cette année avec la constitution du "FRONT NATIONAL-BOLCHEVIQUE" que dirige Alexander DOUGUINE et Edward LIMONOV.

Le Manifeste de création de ce mouvement est extrêmement remarquable en ce sens qu'il révèle les préoccupation profondes du courant nationale-bolchévique en Europe. Il est aussi remarquable parce qu'il souligne le rôle de précurseur de la "JEUNE-EUROPE" de Jean THIRIRART dans la diffusion des idées nationale-communistes dans l'Europe d'aujourd'hui :

"La lutte politique en Russie arrive à un point critique. La phase de résistance est épuisée, donc l'opposition traditionnelle (purement émotionnelle, seulement protestataire) est épuisée aussi. La période de résistance est finie, s'ouvre la période du soulèvement national. La nouvelle étape demande de nouvelles méthodes, de nouvelles formes et de nouveaux instruments politiques. C'est pourquoi nous jugeons nécessaire et urgent la création d'une structure politique et idéologique d'un nouveau type : Il faut répondre aux exigences de l'Histoire. Ce sera le National-Bolchevisme ?" (40).

Ce Manifeste précise ensuite d'une façon remarquable les préoccupations du nouveau Mouvement qui sont celle de l'ensemble de ce courant en Europe : "Qu'est-ce le National Bolchevisme ? Au confluent des formes les plus radicales de la lutte sociale et des formes les plus radicales de la lutte nationale : c'est le National-Bolchevisme. Jusqu'à présent les deux idéologies nationale et sociale, ont pu s'entendre par les unions temporaires des compromis pragmatiques. Dans le National-bolchevisme, elles s'uniront dans un être inséparable. Les tentatives d'une union des deux idéologies ont existés dans l'histoire contemporaine. Des Jacobins par OUSTRIALOV et NIKIESCH jusqu'à la "JEUNE-EUROPE" de THIRIART, nous avons la détermination pour réaliser cette convergence extrêmement importante. La révolution sociale est synonyme de révolution nationale et la révolution nationale synonyme de révolution sociale" (41).

Avec ce Manifeste la boucle est bouclée. NIKIESCH le précurseur à Jean THIRIART, le "FRONT NATIONAL-BOLCHEVIQUE" constitué autour du "Parti National-radical", du "Front de l'action Nationale- révolutionnaire", du "Mouvement de la Nouvelle Droite" et de l'"Union de la Jeunesse Communiste Russe", réalise enfin en Russie les espoirs portés depuis les années 20 par quelques théoriciens et penseurs d'avant-garde.

 

NATIONAL-BOLCHEVISME ET FASCISME

Il faut évoquer les rapports existants entre le National-Bolchevisme et le Fascisme, tous deux étant nés à la même époque. Nous rejetons bien entendu l'historiographie marxiste qui, pour des raisons essentiellement de tactique politique au début des Années 20 puis de propagande par la suite, font du Fascisme une idéologie bourgeoise et réactionnaire.

Il est bien certain que le Fascisme, tout comme le Nationalisme- révolutionnaire, le National-bolchevisme ou le Marxisme-léninisme appartient à l'Ecole socialiste et en particulier est issu, tout comme le Léninisme, du courant blanquiste du XIXème siècle.

Le Fascisme est né en fait à gauche, avec notamment Mussolini, et sous l'influence de Georges SOREL. Il résulte en fait d'une révision du marxisme et du Socialisme, où le rôle joué par la classe ouvrière dans la lutte des classes est remplacé par la Nation. Ce sera d'ailleurs la démarche typique de ceux qui évolueront du Socialisme vers le Fascisme au milieu des Années 30, que ce soit Marcel DEAT ou Hendrik DE MAN.

Il ne faut pas tomber dans les analyses sommaires développées à propos du Fascisme et tendant à relier celui-ci à l'extrême-droite. En particulier, il ne faut pas se laisser abuser par la récupération qui a été faite par certains mouvements réactionnaires d'extrême-droite de la symbolique fasciste. A ce titre l'exemple de l'Espagne franquiste est révélateur. Avant la guerre civile de 1936, la "phalange espagnole" de Jose Antonio Primo de rivera était souvent qualifiée par la droite espagnole de "bolchevisme de droite". Une fois la guerre civile enclenchée, la droite réactionnaire franquiste récupérera la "phalange", laissant d'ailleurs mourir José Antonio sous les balles d'un peloton d'exécution républicain. Vidés de leur contenu révolutionnaire et social, les oripeaux de la phalange, réduite à son décorum extérieur, ne serviront plus que d'alibi à un régime réactionnaire reposant principalement sur l'Eglise et l'Armée.

Le Fascisme diffère cependant fondamentalement du National- bolchevisme. Si tous deux sont l'alliance d'une idéologie nationale et d'une idéologie sociale, leurs différences fondamentales éclatent dans leur rapport avec le Marxisme. Pour les mouvements fascistes, le Marxisme est un concurrent sur le chemin qui conduit à la révolution. Il faut donc neutraliser et abattre ce concurrent, d'où l'importance donnée à l'anti-communisme dans l'idéologie fasciste. Pour le National-Bolchevisme, par contre, le Marxisme-Léninisme ou le Communisme ne sont absolument pas des concurrents mais au minimum des alliés et au maximum des tendances qu'ils faut intégrer dans un mouvement unitaire. Telle est là le sens profond de la fusion nationaliste/communiste que veut réaliser le National- Bolchevisme. Telle est là d'ailleurs la démarche politique et doctrinale des Nationaux-Bolcheviques et Nationaux-Communistes, aussi bien des Années 20 et 30 que le l'époque actuelle.

 

NATIONAL-BOLCHEVISME ET NATIONAL-SOCIALISME :

DES OPPOSITIONS IRREDUCTIBLES

Il faut aussi évoquer les rapports entre le National-Bolchévisme et le National-Socialisme, ne fusse que parce qu'ils sont nés tous les deux dans l'Allemagne de WEIMAR, au début des Années 20.

Ce que nous avons dit des rapports entre fascisme et national- bolchevisme est également valable dans ce cas.

Il faut également se référer à la distinction classique qui a été faite par l'historien italien Renzo DE FELICE (42) qui distingue clairement à gauche les origines du Fascisme italien et à droite les origines du National-socialisme allemand. Ces deux mouvements ayant entrepris chacun d'une extrême différente la même démarche, pour arriver à des solutions semblables : la réalisation d'une idéologie de type socialiste et nationale.

La marque de l'extrême-droite est indéniable sur le National- socialisme, lorsqu'on examine son contenu raciste. Il est bien certain que les fondements de la pensée de l'extrême-droite pangermaniste est raciste du XIXème siècle sont présents dés le départ au sein du National-socialisme. Ce sont ceux-ci qui vont profondément faire diverger National-bolchevisme et National- socialisme. Cette démarche raciste, qui consiste en particulier à rejeter le monde slave et à voir dans l'est européen le territoire d'expansion vitale du germanisme, conduira évidement Nationaux- socialistes et Nationaux-bolcheviques à des positions totalement opposées.

Après l'avènement du IIIème Reich, les Nationaux-bolcheviques se situeront clairement dans l'opposition au régime national- socialiste. La plupart d'entre-eux étant d'ailleurs pourchassés et emprisonnés. WOLFFHEIM mourra en camp de concentration, quant à NIKIESCH, il sortira brisé de ceux-ci en 1945. Sous le IIIème Reich, la plupart des Nationaux-bolcheviques se situeront soit dans une réserve prudente, soit dans une opposition déclarée au régime. Ce seront eux notamment qui animeront le réseau d'espionnage pro-soviétique, improprement appelé "Orchestre Rouge", appellation tout à fait impropre concernant celui-ci qui ne fut pas communiste mais bien national-bolchevique.

Quelques nationaux bolcheviques cependant réussiront à se faire une place sous le IIIème Reich et continueront à y défendre, dans la mesure de leurs possibilités, leurs théories d'ouverture à l'Est. Ce sera notamment le cas du "FICHTE BUND", dirigé à Hambourg par le Docteur KESSEMAIER, que nous avons déjà évoqué.

Ce sera surtout le cas de Joseph GOEBBELS, ancien militant national-bolchevique, qui rejoindra le mouvement national-socialiste en pensant y réaliser les espoirs de révolution sociale qui étaient les siens. Sous le IIIème Reich, devenu ministre de la propagande, le docteur GOEBBELS gardera des sympathies très avérées vis à vis de l'U.R.S.S. et à la fin de la guerre, et alors que la plupart des dirigeants allemands tenteront une paix séparée avec les Anglo-saxons pour poursuivre la guerre à l'Est, GOEBBELS prônera et tentera des tentatives en sens inverse. On ne peut à ce sujet que citer ses paroles étonnantes extraites de son journal de 1925 : "Aucun tsar n'a jamais compris le peuple Russe comme l'a fait LENINE. Il a donné au paysan russe ce que celui-ci avait toujours vu dans le bolchevisme : LA LIBERTE et la PROPRIETE" (43). Il devait ajouter en 1925 : "la liaison avec l'Occident signifie renonciation à tout jamais. Nous nous plaçons donc au côté de la Russie, en tant que partenaires égaux, dans la lutte pour la liberté" (44).

 

MARXISME-LENINISME ET NATIONAL-BOLCHEVISME

Il nous faut également évoquer les rapports entre le Marxisme-Léninisme lui-même, en tant qu'idéologie et doctrine politique, et le National-Bolchévisme.

Si des dirigeants communistes, tel Karl RADEK, marquèrent leur intérêt pour le National-Bolchevisme, l'école officielle marxiste-léniniste n'en rejeta pas moins cette tendance. Dès 1919, les Spartakistes, courant communiste officiel représenté à l'Internationale, avaient entrepris d'expulser de leurs rangs leurs propres nationaux-bolcheviques. Ce fut l'origine de la scission du K.A.P.D., déjà évoquée à propos du groupement hambourgeois de LAUFENBERG ET WOLFFHEIM. Après 1920, ceux-ci furent également exclus de leur propre parti, le K.A.P.D. le National-bolchevisme devait dorénavant devenir en Allemagne jusqu'au début des Années 30 une démarche venant uniquement du camps nationaliste.

L'école marxiste-léniniste était (et est toujours extrêmement mal à l'aise devant le National-Bolchévisme. En effet, il lui révélait une faille dans sa propre doctrine.

Le KOMINTERN, l'Internationale Communiste alors dirigée par LENINE, développa en effet à propos de la révolution mondiale deux tactiques diffèrentes. Pour les pays développés il s'agissait de lancer une révolution de type soviétique à partir des forces ouvrières. Pour les pays coloniaux et semi-coloniaux, que nous appellerions aujourd'hui en voie de développement, l'Internationale et LENINE lui-même par contre développaient une stratégie de type nationaliste-révolutionnaire ou nationale-communiste. Il s'agissait alors d'encourager l'unité entre révolutionnaires nationalistes et communistes. MAO ZEDONG devait d'ailleurs donner à cette théorie son plein développement et lui donner une postérité historique inespérée.

Nation développée et capitaliste, l'Allemagne des Années 20 ne pouvait évidement rentrer dans cette catégorie léniniste.

La position des premier nationaux-bolcheviques vis-à-vis du communisme est lui-même multiples. Le National-communisme Hambourgeois, par exemple, représente une fusion authentique entre des valeurs nationalistes et une idéologie léniniste. Les Nationaux- bolcheviques venus d'autres milieux tel par exemple NIEKISCH, avaient eux par contre développé des tendances politiques visant à l'unité des révolutionnaires nationalistes et communistes, dans une démarche unitaire contre la République de WEIMAR, et en politique étrangère prônaient l'union de l'Allemagne et le l'Union Soviétique contre les puissances de l'Entente dans une volonté de revanche et de renaissance de la patrie allemande.

Il faudra attendre le courant du professeur Friedrich LENZ, avec sa revue "DER VORKAMPFER" pour voir réapparaître une véritable synthèse nationale-communiste. Le professeur LENZ devait en effet développer de 1930 à 1933 une synthèse originale fusionnant les idéologies marxistes et nationalistes. Il devait en particulier développer à partir de concepts marxistes une intéressante théorie économique, partant aussi bien des travaux de MARX que de ceux de Friedrich LIST, le grand théoricien allemand du "Nationalisme économique".

LENZ écrira notamment : "Nous avons pour tâche, comme dit HEGEL, d'embrasser notre époque par la pensée, pour acquérir sur des bases systématiques, c'est-à-dire à partir de la théorie, la capacité d'ordonner politiquement les contradictions sociales. dans une telle synthèse, HEGEL sera tout aussi intégré que LENINE, et LIST tout aussi bien que MARX. Aucune analyse des changements internationaux de structure ne peut plus se passer de tels guides" (45).

C'est là, après le travail du groupe hambourgeois du début des Années 20, un exemple typique de fusion idéologique entre Marxisme et Nationalisme-Révolutionnaire. A propos des travaux de MARX, LENZ devait notamment affirmer que "son analyse scientifique de la réalité économique est une arme indispensable pour le nationalisme aussi" (46).

On distingue donc deux tendances divergentes au sein de ce que l'on appelle couramment le courant nationale-bolchevique à propos du Marxisme-Léninisme.

D'une part une tendance à ne voir dans celui-ci qu'un allié tactique, c'est le sens notamment du débat entre intellectuels d'extrême-droite et communistes aussi bien dans les Années 20 qu'aujourd'hui. Ces intellectuels d'extrême-droite restant cependant fondamentalement opposés au Marxisme.

La seconde tendance, qui exista avec le groupe hambourgeois de WOLFFHEIM et LAUFENBERG aussi bien qu'avec celui du professeur LENZ, c'est de tenter une fusion doctrinale en utilisant des concepts communs aussi bien aux idéologies nationalistes qu'au Marxisme- léninisme.

Les travaux doctrinaux d'un Jean THIRIART à partir du début des années 80 et ceux développés depuis la même époque par le "Parti Communautaire National-européen" rentrent également dans cette tendance. A ce propos, ce Parti devait présenter le "Communautarisme" comme une "idéologie de synthèse voulant fusionner idéologies marxiste-léniniste et nationaliste- révolutionnaire dans une synthèse doctrinale offensive : le socialisme du XXIème siècle" (47).

 

"REVOLUTION CONSERVATRICE"

ET NATIONAL-BOLCHEVISME

Les rapports entre la "Révolution conservatrice" et le "National- Bolchevisme" doivent être clarifiés.

Le terme de " Révolution conservatrice" désigne en effet un courant politique présent dans l'Allemagne de WEIMAR et est ainsi désigné depuis l'étude que lui consacra Armin MOHLER en 1950 (48). L'expression avait auparavant été employée par Arthur MOELLER VAN DEN BRUCK, l'un des théoricien conservateurs.

Le professeur Louis DUPEUX, dans sa thèse sur le National-Bolchevisme consacre d'ailleurs de longs développements aux rapports entre ce courant et la "Révolution conservatrice", qu'il qualifie d'"arrière plan idéologique du "national-bolchevisme""(49). C'est là d'ailleurs la principale critique à adresser à cette thèse. Le professeur DUPEUX assimile en effet le National-Bolchevisme à une tendance radicale de la "Révolution conservatrice". Il le fait au départ d'un certain nombres de convergences de figures ou de vocabulaire communs à ces deux courants et à partir du fait que certains thèmes sont communs aux deux. Cependant cette assimilation est totalement inadéquate.

En effet, la "Révolution conservatrice" au premier rang de laquelle nous trouvons la pensée d'un MOELLER VAN DEN BRUCK (50) ou d'un SPENGLER (51), repose principalement d'une part sur un refus fondamental du Bolchevisme et d'autre part sur une vision passéiste et romantique, idéalisant un âge d'or révolu. C'est d'ailleurs là la caractéristique de la plupart des mouvements conservateurs en Europe et notamment en France.

A l'opposé de celui-ci non seulement le National-Bolchévisme est une idéologie révolutionnaire, recherchant l'alliance ou la fusion doctrinale avec le Bolchevisme, mais surtout les théories nationales- bolchevique ont une étonnante actualité qu'ils s'agisse des thèses en faveur des économies autarciques de grand espace, de l'économie de puissance, de la définition moderne de l'Etat ou de la glorification de la technique.

Les questions de convergence, de vocabulaire ou de rencontres d'individus ne doivent d'ailleurs pas faire illusion à ce sujet. Pour prendre une comparaison, ce n'est pas parce que Sociaux- démocrates et Bolcheviques se revendiquent tout deux du Marxisme qu'il s'agit là de la même école politique.

Il suffit d'ailleurs de voir les positions actuelles des héritiers actuels du National-Bolchevisme et de ceux de la "Révolution conservatrice". Aujourd'hui, les principaux courants nationaux-communistes en Europe se posent en adversaires déclarés de l'extrême-droite conservatrice, et ils le font souvent à partir des mêmes positions que leurs prédécesseurs allemands des Années 20 et 30 (52).

 

NATIONALISME-REVOLUTIONNAIRE

ET NATIONAL-BOLCHEVISME :

LES DEUX COURANTS D'UNE MEME FAMILLE

Il est également indispensable de préciser les rapports entre le Nationalisme-révolutionnaire et le National-bolchevisme. Le Nationalisme-Révolutionnaire a été un courant politique important , présent dans la plupart des pays européens depuis les Années 20. Dans l'Allemagne de WEIMAR, avec notamment les frères JUNGER et leur "Néo-nationalisme", il a représenté un courant intellectuel et politique ayant un retentissement important.

Le National-bolchevisme doit être situé au sein et en marge de ce courant, dont il représente l'expression la plus radicale. C'est d'ailleurs le national-communiste LAUFENBERG qui pour la première fois employa cette expression de "National-révolutionnaire" : "A l'intérieur du parti national-allemand commence la séparation des couches les plus activement idéalistes de l'intelligence, qui ont toujours été les championnes de l'idée nationale et dont l'avant-garde reconnaît aujourd'hui que dans les conditions générales actuelle des buts nationaux ne peuvent se réaliser que par des moyens révolutionnaires. Ainsi les travailleurs intellectuels sont attirés dans les mouvements communistes... Le mouvement national-révolutionnaire, et le mouvement social-révolutionnaire en sont réduits l'un l'autre; ils n'ont pas d'organisation commune, mais leur réunion politique se réalise dans la pratique" (53).

A l'époque actuelle les deux courants politiques sont toujours étroitement liés. Les nationaux-communistes actuels se situant d'ailleurs eux-mêmes à l'intérieur du camp national-révolutionnaire. Tel est par exemple la démarche du Mouvement "NOUVELLE RESISTANCE" en France, du "FRONT NATIONAL-BOLCHEVIQUE" en Russie ou du "PARTI COMMUNAUTAIRE NATIONAL-EUROPEEN" dès le début des Années 80, qui se présentent ouvertement comme une synthèse des idéologies nationale-communiste et nationaliste-révolutionnaire.

Il convient cependant de préciser les rapports existants entre les deux. Le National-Communisme est en fait un développement radical et ultra révolutionnaire du Nationalisme-Révolutionnaire lui-même. Le Nationalisme-Révolutionnaire garde en effet certaines appréhensions vis-à-vis du Marxisme-léninisme, qu'il considère au mieux comme un simple allié.

Le National-Communisme réalise, lui, une fusion offensive entre les deux courants idéologiques, dans une synthèse dynamique.

 

NATIONAL-BOLCHEVISME ET "NAZISME DE GAUCHE"

Il faut également aborder ce que l'on a appelé le "NAZISME DE GAUCHE", dont les figures de proue furent les frères Otto et Gregor STRASSER, représentant de l'aile socialiste et révolutionnaire du mouvement national-socialiste. Ceux-ci s'opposèrent à HITLER dès le début du mouvement. Exclus de celui-ci, Gregor sera assassiné lors de la purge du 30 juin 1934 (la célèbre "nuit des longs couteaux"), quant à son frère Otto il animera un mouvement national-socialiste de gauche de résistance au régime hitlérien, le "SCHWARZE FRONT" (Front noir) (54).

Au début des Années 60, et ceci nous intéressera dans la perspective de cette étude, Otto STRASSER, gagné à la cause unitaire européenne (55), accordera deux interviews aux publications de l'Organisation "JEUNE-EUROPE", à laquelle il marquera sa sympathie (56).

Le "Nazisme de gauche" ne fait cependant pas partie du courant national-bolchevique. Comme lui il fait preuve d'une volonté d'ouverture à l'Est et s'oppose à toute croisade contre l'U.R.S.S. (en quoi il s'oppose aux théories hitlériennes sur le "drang nach osten"), il manifeste également une volonté socialiste incontestable. Mais ses positions vis-à-vis du Marxisme-léninisme l'écartent fondamentalement du National-Bochévisme. En effet pour les Nationaux-socialistes de gauche strassérien, il s'agit d'arracher les masses ouvrières au Marxisme, pour les amener dans le camp national-socialiste. Il ne s'agit donc pas d'une volonté d'alliance avec les communistes ou de fusion avec ceux-ci.

Le professeur DUPEUX écrira à ce propos "il n'est pas net d'assimiler Otto STRASSER aux "nationaux-bolchevistes", comme beaucoup l'ont fait à l'époque et comme le font de nos jours divers auteurs" et il ajoute : "Si la "gauche" national-socialiste se réclamait sincèrement de la lutte des classes et recherchait l'adhésion des ouvriers, son objectif implicite était la consolidation ou plutôt l'avènement des classes moyennes" (57).

L'expulsion des frères STRASSER du Parti national-socialiste (N.S.D.A.P.) n'empêchera pas pourtant certains nationaux-socialistes de gauche de réussir sous le IIIème REICH. Ce sera notamment le cas du docteur GOEBBELS, ancien secrétaire de Gregor STRASSER, qui deviendra Ministre de la propagande et de la culture populaire, sans pour autant renoncer à ses orientations socialistes et révolutionnaires.

 

NI GAUCHE, NI DROITE :

LE NATIONAL-BOLCHEVISME CONTRE LE SYSTEME

A propos du National-Bolchévisme, le professeur DUPEUX écrira : "L'expression national-bolchévisme est certainement la plus ambiguë des créations du vocabulaire politique de la république de WEIMAR" (58).

Et le trouble ne manque pas de saisir aussi bien l'historien que le journaliste lorsqu'il s'agit de caractériser les positions nationales-bolchéviques. S'agit-il de l'extrême-droite de l'extrême-gauche ou de l'extrême-gauche de l'extrême-droite ?

En 1960, le premier livre important consacré à ce sujet par Otto Ernst SCHUDDEKOPF le fût sous le titre "LINKE LEUTE VON RECHTS", que l'on peut traduire par "les gens de gauche de la droite" (59). Un titre qui révèle lui aussi toute l'ambiguïté du phénomène lorsqu'on tente de l'expliquer par les catégories traditionnelles de l'échiquier politique des régimes occidentaux de l'époque moderne. Les nationaux-bolchéviques sont-ils des fascistes d'extrême-gauche ou des bolchéviques d'extrême-droite ?

L'absurdité des questions posées et des vocables utilisés montre clairement que l'échiquier politique droite/gauche est totalement incapable de refléter la réalité d'idéologies révolutionnaires et atypiques comme le sont les idéologies du type nationale-bolchévique ou nationale-communiste.

Et l'on ne peut s'empêcher à leur sujet de penser à la citation célèbre du grand philosophe José ORTEGA Y GASSET, que les nationaux- bolchéviques contemporains citent volontiers : "être de gauche ou être de droite sont deux manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile, ce sont en effet deux formes d'hémiplégie mentale" (60).

Le National-Bolchévisme ou la "convergence des extrêmes", le passage de l'une à l'autre, la fusion entre représentants des deux, sont des phénomènes inexplicables pour qui résonne sur l'échiquier politique classique régimiste allant de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, où gauche et droite sont présentés comme des camps opposés et irréconciliables. Là Fascisme et Stalinisme, Gauchisme et Extrême-droite ne peuvent se rencontrer et toute convergence apparaît alors aux spécialistes du prêt-à-penser conformiste comme contre-nature.

L'écrivain polonais MALYNSKI oppose lui l'unité d'action entre extrêmes au compromis historique dont il dénonce clairement l'esquisse dans les coïncidences d'intérêts rapprochant le capitalisme et la bureaucratie des partis et syndicats régimistes : "contre ce bloc de l'insolence démocratique, de la rapacité financière, il devrait y avoir le bloc de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite" (61). Il met également l'accent sur "une certaine affinité profonde entre ce qu'on appelle l'extrême-droite et l'extrême-gauche, car quel qu'étrange que cela paraisse, ce sont précisément les deux parties de l'échiquier social contemporain entre lesquelles, si l'on ne regarde pas superficiellement, il n'y a pas en réalité d'irréductibles intérêts, ni d'anti-thèse d'aspirations. Par contre, cette irréductibilité et cette anti-thèse existent nécessairement des deux côtés à l'égard du bourgeois" (63).

Mouvement profondément révolutionnaire, le National-Bolchévisme des Années 20 et 30, ou les courants nationaux-communistes actuels, refusent de se situer à l'intérieur des tendances du régime et rappellent qu'être à droite ou à gauche, c'est toujours être à l'intérieur du Régime et en défense de celui-ci. Le National-Bolchévisme se veut lui en dehors du Régime et contre lui, en faveur d'un ordre nouveau politique, économique et social.

A ce stade les vieilles classifications de droite ou de gauche ne veulent plus rien dire.

 

UN PRECURSSEUR GEORGE SOREL

On ne peut évoquer les différents courants nationaux-communistes ou nationaux-Bolcheviques, qu'ils soient des Années 30 ou de l'époque contemporaine, sans évoquer la figure de Georges SOREL, le grand théoricien du Socialisme et du Syndicalisme-révolutionnaire (63). Georges SORREL est une figure quasi unique au sein de l'intelligentsia française de la fin du XIXème siècle et du début du XIXème siècle. Peu d'hommes auront sans doute une influence aussi importante que la sienne, lui qui influença aussi bien LENINE que MUSSOLINI.

A partir de 1907, Georges SOREL, opposé au régime démo-ploutocratique bourgeois et au système libéral dominant en France, sera la cheville ouvrière d'un rapprochement entre ceux qui à l'extrême-droite et à l'extrême-gauche refusent le système, c'est-à-dire les nationalistes dont la figure emblématique est Maurice BARRES, les monarchistes de Charles MAURRAS et les syndicalistes-révolutionnaires issus notamment des courants blanquistes de gauche (65).

A travers trois revues, la "Revue Critique des idées et des livres" (1907), "La Cité Française" (1910) puis "l'Indépendance" (1911-1913), Georges SORREL sera l'artisan d'un bouillonnement intellectuel important auxquels participeront aussi bien les théoriciens du nationalisme intégral monarchiste maurrassien que les nationaux-révolutionnaires tel Maurice BARRES, les pré-fascistes comme Georges VALOIS, mais également de nombreux syndicalistes et théoriciens de l'extrême-gauche, notamment Edouard BERTH et Daniel HALEVY.

L'influence et le retentissement de SOREL en Europe exercera une influence souvent méconnue sur LENINE. MUSSOLINI, le fondateur du Fascisme italien, reconnaîtra toujours la dette qu'il devait à ce grand théoricien socialiste, lui qui était issu des rangs du socialisme révolutionnaire italien du début du siècle. Après la guerre l'influence de Georges SOREL se fera sentir également dans le mouvement fasciste français de Georges VALOIS.

Mais surtout les théorie de trouveront un prolongement important dans les tendances nationale-révolutionnaires, nationale-Communistes et nationale- Bolcheviques qui apparurent en Allemagne dans les Années 20 et 30 (65).

SOREL fut le théoricien de la "grève générale", dans lequel il voyait le moyen de renverser le régime bourgeois. On ne peut s'empêcher de rapprocher ses conceptions de celle des Nationaux-Communistes hambourgeois, WOLFFHEIM et LAUFFENBERG, pour qui l'action parlementaire devait s'effacer derrière la "grève de masse" capable de forcer l'Etat bourgeois de reculer progressivement jusqu'à ce que le prolétariat exerce définitivement sa dictature.

Georges SOREL ne devait pas voir les prolongements importants de son influence doctrinale, il décéda en effet en 1922 sans voir le développement de l'U.R.S.S. ni la victoire de MUSSOLINI en Italie. Le même jour le gouvernement Bolchevique du nouvel Etat soviétique et l'Etat fasciste italien, instauré par MUSSOLINI, proposèrent d'assurer l'entretien de sa sépulture. Une fin à l'image d'un destin étonnant qui montre clairement combien les notions de "droite" et de "gauche" représentent peu pour un penseur révolutionnaire.

En particulier, SOREL fut avec Georges VALOIS l'animateur du "cercle Proudhon" qui regroupait monarchistes, nationalistes et syndicalistes-révolutionnaires.

Une démarche qui n'est pas sans évoquer celle de l'actuelle opposition patriotique russe et en particulier celle du "Front de Salut National" qui regroupe aussi bien communistes que Nationalistes-révolutionnaires ou monarchistes russes. A ce titre est particulièrement révélatrice la couverture du numéro 1 de la revue "Elementy" animée par Alexandre Douguine (par ailleurs co-fondateur du "Front national-bolchevique") qui portait les trois drapeaux de l'opposition patriotique russe unie : drapeau rouge communiste, drapeau tricolore à aigle bicéphale des monarchistes et drapeau noir des nationalistes-révolutionnaires ! (66)

 

DU CONFORMISME A L'INSULTE :

LE "DEBAT" ACTUEL DANS LA GRANDE PRESSE

Nous avons évoqué dans l'introduction de cet article le phénomène journalistique que représente le National-Bolchévisme en cet été 1993.

Un pseudo débat s'est d'ailleurs ouvert au sein de la grande presse française, que ce soit "LIBERATION" (67), "LE MONDE" (68), "GLOBE" (69) ou "L'EVENEMENT DU JEUDI" (70) à ce sujet. Quelques articles, qui sont de simples démarques peu intelligentes de ceux-ci, sont également parus dans la presse belge, notamment dans "LE SOIR" (71).

Ce débat s'est ouvert à l'occasion d'un règlement de compte interne au Parti communiste français où se préparait la succession de Georges MARCHAIS à la tête du parti. Il a trouvé également ses origines dans une campagne de presse menée quelques mois auparavant en Allemagne à propos d'un mini scandale politique suscité par la rencontre de Christine OSTREWSKI, une des vices-présidentes du "Parti de la Démocratie Socialiste", le PDS (nouvelle appellation de l'ex-SED d'Allemagne de l'Est) avec un des responsables de l'"Offensive nationale", une formation classée à l'extrême-droite.

Sur ce sujet, les journalistes allemands parlèrent de "national-bolchévisme" et dénoncèrent la "tentation" existant en Allemagne en ce sens. Le "SPIEGEL" devait notamment consacrer plusieurs articles à ce sujet.

Ce débat allemand trouva d'ailleurs un écho il y a quelques semaines à l'occasion de la publication d'un article intitulé "NATIONAL-BOLCHEVISME, UN SPECTRE ALLEMAND" dans le numéro 87 de la revue "Les dossiers de l'Histoire" (72). Contrairement aux articles déjà évoqués, ce dossier représentait une étude un peu plus sérieuse, ayant visiblement largement puisé d'ailleurs dans la thèse du professeur Louis DUPEUX, sans jamais toutefois la citer. Cet article pourtant manque de profondeur historique puisqu'il ne voit dans le National-Bolchévisme qu'une tentation et une réalité allemandes, que ce soit dans les Années 20-30 ou aujourd'hui, les auteurs de cet article ignorant visiblement tout de l'expansion du phénomène national-bolchévique dans l'Europe depuis les Années 60 et en particulier de sa réalité actuelle en France, en Belgique ou en Russie.

Le pseudo débat mené dans la grande presse en fait s'attache uniquement dans un but polémique (visiblement à usage finale interne au Parti communiste français, où il permet un règlement de compte entre factions opposées) à la convergence entre certains intellectuels d'extrême-droite, comme Alain DE BENOIST, et des intellectuels communistes. Ces articles mettaient également en avant quelques revues non-conformistes telles "LE CHOC DU MOIS" ou "L'IDIOT INTERNATIONAL", alors édité à Paris par le courageux et talentueux écrivain non-conformiste feu Jean-Edern HALLIER (73), où s'expriment aussi bien des penseurs étiquetés comme "communistes", que des écrivains d'extrême-droite.

Soigneusement, soit par méconnaissance, soit par volonté de censure, les journalistes qui écrivent ces articles évitent par contre de parler de l'autre réalité du phénomène national-communiste en ce XXème siècle finissant, à savoir les différents mouvements politiques, tels "Nouvelle Résistance" en France, Le "Front National- Bolchévique" en Russie ou le "Parti Communautaire National-européen", qui dans la pratique ont opéré une fusion politique doctrinale et militante de type national-communiste.

Le manque d'élévation de la plupart de ces articles ne méritant d'ailleurs pas que l'on s'y attarde. Ceux-ci tombant d'ailleurs rapidement dans l'invective et l'injure politique.

Il faut cependant à ce sujet relever une perle. Dans l'hebdomadaire "GLOBE" du 7 juillet 1993, un certain Laurent DISPOT adressait une lettre ouverte violemment pamphlétaire à Georges MARCHAIS, qualifié de "COMMUNISTE NATIONAL MESSERSCHMIT" (74), et ressort la resucée des belles légendes sur le "parti des fusillés" (l'auteur ignore sans doute que la collaboration fut aussi et beaucoup l'affaire de la gauche et de l'extrême-gauche, communistes y compris). DISPOT avance comme remède au "danger national-communiste" de défende l'Union européenne et ce d'avancer "UN SOCIAL EUROPEISME". Il est remarquable que dans des articles qui se veulent bien informés, un journaliste ignore tout simplement que la majorité des mouvements nationaux-communistes actuels de Lisbonne à Moscou défendent également cette construction européenne dans la ligne de la "JEUNE-EUROPE" des Années 6O et dans un sens beaucoup plus approfondi que les timides avancées de la sociale-démocratie européenne présentées comme la panacée universelle. Il est vrai que l'auteur n'a sans doute jamais entendu parler ni de Jean THIRIART ni de l'Ecole "EURO-SOVIETIQUE".

La tonalité générale de cette campagne de presse est donnée lorsque l'on voit avancer à plusieurs reprises comme ouvrage de référence "MANGAGES TOTALITAIRES" de Jean-Pierre FAYE, paru en 1972 (75), et rédigé sur base d'une documentation incomplète et souvant inexacte, ouvrages rempli d'approximations que dénonçait déjà le professeur Louis DUPEUX dans sa remarquable thèse publiée en 1980. Il est aussi symptomatique que cet ouvrage de référence, le seul existant à ce jour en langue française sur le sujet, ne soit pas cité une seule fois dans les nombreux articles de presse paru sur le National-bolchevisme en cet été 1993.

Il est révélateur aussi que ne soient pas cités une seule fois dans ces nombreux articles les noms des nationaux-communistes hambourgeois de 1918, WOLFFHEIM et LAUFENBERG. Il est vrai que ceux-ci étaient d'authentiques communistes, qu'il furent à l'origine du premier mouvement national-communiste en Allemagne et en Europe. Il est vrai aussi que la postérité d'un LAUFENBERG au sein du courant doctrinal communiste est importante et extrêmement dérangeante pour les spécialistes du prêt-à-penser conformistes, comme le soulignait Louis DUPEUX : "Nous verrons que la thèse de l'"écrasante majorité du peuple", adoptée par LAUFENBERG, sera reprise plus tard - et par deux fois - par les communistes "orthodoxes"" (76). Une thèse qui sera à la base des travaux des juristes constitutionnalistes soviétiques jusqu'à l'époque actuelle ! (77).

L'autre caractéristique principale de ce débat intellectuel est surtout son parisianisme excessif. Les nombreux articles en effet sont consacrés à quelques figures des milieux intellectuels parisiens ( les quelques exemples cités en Russie, ne le sont que pour contribuer à ce débat au sein d'un microcosme). La dimension Européenne du National-Bolchévisme contemporain, sa véritable dimension politique au-delà des quelques cénacles intellectuels parisiens mentionnés est totalement ignorée par cette campagne de presse.

 

L'ALTERNATIVE NATIONALE-BOLCHEVIQUE

L'échec du système politique dominant est chaque jour plus frappant. L'économie capitaliste mondiale, avec son hégémon américain, a beau proclamé sa victoire sur le système communiste, elle n'en est pas moins arrivée au stade final de décadence de son histoire.

L'économie mondiale n'est plus possible. La raréfaction et l'impossibilité d'ouverture de nouveaux marchés nous conduit inévitablement à la formation de géants économiques et à la guerre entre eux.

La dialectique National-bolchevique est en fait une réponse à la dégradation de la situation sociale, économique et politique actuelle, à l'échec du système éducatif, à l'incapacité à assurer le plein emploi, à la montée de la paupérisation et du chômage, au retour de la misère sociale, qui sonnent chaque jour le glas du système capitaliste et de la particratie de pseudo-démocratique qu'il incarne. L'alternative national-bolchevique est la réponse fondamentale à la faillite du modèle américain, avec ses prétentions à dominer l'économie mondiale et sa volonté de jouer le rôle de gendarme du monde.

 

CONTRE LA RECUPERATION DES

OPPOSITIONS AUX SYSTEMES,

LA DIALECTIQUE NATIONALE-BOLCHEVIQUE

Les oppositions aux systèmes, partout en Europe, depuis la fin de la seconde guerre mondiale sont atomisées. Les réactions sont souvent locales, régionales, de types "poujadiste", c'est-à-dire sans volonté révolutionnaire, sans cohésion, sans planification. C'est ce qui a sauver jusqu'ici le Système. L'Opposition au système, qui comprend un large arc politico-social, comprend aussi bien l'Opposition nationale (à l'extrême-droite), que l'opposition communiste (à l'extrême-gauche), l'opposition Néo-Poujadiste des classes moyennes ou l'opposition des différents courants écologistes, ne débouche sur aucune menace réelle pour celui-ci.

Etant donné que chacune de ces oppositions sont opposées, qu'elles ne sont pas coordonnées et sont récupérées mouvement par mouvement, contestation par contestation.

Le système a en effet parfaitement tiré la leçon des soulèvements communistes et fascistes qui l'on menacé depuis les Années 20 jusque la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Une série de garde-fous a été mise en place. La force du système c'est sa capacité à récupéré la contestation.

La dialectique nationale-bolchevique veut répondre à cet échec des contestations isolées partout en Europe. un échec qui révèle clairement qu'il manque à l'opposition au système dominant et un cerveau et un cœur. Et comme l'on souligné LENINE, GRAMCI ou Jean THIRIART un Parti révolutionnaire. Sans Parti Révolutionnaire, pas de révolution, sans unification révolutionnaire politique, organisationnelle et théorique pas d'unité de l'opposition. La question clé de cette unité de l'opposition au système et de sa structuration est le centre du débat ouvert par le National-Bochévisme, aussi bien au début des Années 20 qu'en ce XXème siècle finissant.

 

ALLIANCE "BRUN/ROUGE"

OU

"FRONT UNI NOIR/ROUGE/VERT" ?

La presse du Système, en vue de déconsidérer l'alternative national- bolchevique, fait ses gros titres sur l'alliance des soi-disant "Bruns" et "Rouges", au-delà de toute réalité politique.

Il est évident pour un observateur politique lucide, ou tout simplement honnête, que le point central du National-bolchevisme n'est absolument pas une alliance entre de soi-disant néo-nazis et des communistes archaïques, mais bien l'unité des forces dynamiques d'opposition au système : Nationaux-révolutionnaires, Nationaux- Communistes et écologistes (non liés au système). Les "Bruns", les sordides nostalgiques néo-nazis, n'ont évidemment pas leur place dans une telle construction et ne sont que de simples marionnettes animées par les services psychologiques de Washington ou de Tel-Aviv, en vue de semer la division et la haine en Europe.

Le but aujourd'hui de la stratégie nationale-bolchevique est d'organiser la révolte, d'encadrer le dégoût. Il est bien certain que lorsque les pseudos mouvements d'opposition que sont l'extrême-droite (du type des "Front National") ou les Ecologistes auront fait la preuve de leur incapacité fondamentale à organiser cette révolte et à déboucher sur une alternative au Système, la voie sera enfin libre pour une alternative beaucoup plus radicale, pour un mouvement véritablement automatiquement révolutionnaire. Ce sera alors l'heure du National-bolchevisme. En ce sens l'exemple des révolutions Russe de 1917 est plein d'enseignement sur cette démarche historique. Après les libéraux de& février, après les KERENSKY, sont venu les Bolcheviques et la Révolution d'Octobre.

Aujourd'hui partout en Europe les militants du National Bolchevisme préparent leur Octobre.

 

Luc MICHEL



 

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES:

 

(1) Louis DUPEUX, "STRATEGIE COMMUNISTE ET DYNAMIQUE CONSERVATRICE - ESSAI SUR LES DIFFERENTS SENS DE L'EXPRESSION "NATIONAL-BOLCHEVISME" EN ALLEMAGNE, SOUS LA REPUBLIQUE DE WEIMAR (1919-1933)", Thèse présentée devant l'Université de Paris 1 le 28/11/1974, Librairie Honoré Champion, Paris 1976, 1ère édition.

(2) "Les compagnons de route de la galaxie nationale-bolchevique", in "LIBERATION", Paris, mardi 29 juin 1993.

(3) Pol MATHIL, "Fiction politique ou politique sans fiction ? L'ALLIANCE DES BRUNS ET DES ROUGES", in "LE SOIR, Bruxelles, 3/4 juillet 1993.

(4) Sur "JEUNE-EUROPE3, consulter :

Yannick SAUVEUR, "JEAN THIRIART ET LE NATIONAL-COMMUNAUTARISME EUROPEEN", thèse présentée devant l'Université de Paris en 1978, 3ème édition en 4 volumes, Editions MACHIAVEL, Charleroi, 1985.

et

"DOSSIER JEAN THIRIART", in "VOULOIR", n° 97, Bruxelles, Janvier-Mars 1993.

(5) sur le "Parti Communautaire National-européen" et sa démarche politique et doctrinale, consulter une courte synthèse honnête in

Manuel ABRAMOWICZ, "L'étrange PCN...", in "REPUBLIQUE", mensuel, n° 5, Liège,Octobre 1992.

(6) Louis DUPEUX, opus cit., Chapitre III, "Chantage au Bolchevisme et "Bolchevisme allemand" au printemps 1919", p. 67.

(7) Le 6 novembre 1918 éclate la révolution communiste à Hambourg. Militant d'extrême-gauche, WOLFFHEIM y joua un rôle de premier plan, prenant la tête des soldats et marins mutinés. C'est à Hambourg que la République socialiste est proclamée pour la première fois en Allemagne. Un "Conseil provisoire des ouvriers et des soldats" y prit la direction de la révolution. LAUFENBERG, lui-aussi militant communiste, fut élu président du Conseil.

(8) Lors du Congrès clandestin du KPD à Heidelberg, en octobre 1919, la direction spartakiste (LEVI) obtint frauduleusement l'exclusion du groupe hambourgeois, opposé à la direction du Parti. Les exclus hambourgeois entraînèrent la majorité des adhérents du KPD, qui perdit rapidement plus de la moitié des ses 100.000 adhérents.

En avril 1920 fut créé le KAPD, dont WOLFFHEIM et LAUFENBERG furent brièvement les leaders. Devant l'importance de la scission, le KOMINTERN, au mépris de ses propres statuts, dut accepter l'adhésion de ce second parti communiste à l'Internationale. Celle-ci devint une arène où s'affrontaient KPD et KAPD, le premier devant finalement l'emporter et rester seul en lice.

(9) Louis DUPEUX, opus cit., Chapitre IV, "1923 - La crise de la Ruhr et la ligne "Schlageter" du Parti communiste allemand", p. 207.

(10) La position de RADEK vis-à-vis du National-bolchevisme devait évoluer radicalement. En 1919, il est l'adversaire déclaré des nationaux-communistes hambourgeois. Quatre ans plus tard, il est, au sein du KOMINTERN, l'homme de la politique de la main tendue aux nationalistes.

(11) Le 9 mai 1923, le conseil de guerre français de Dusseldorf condamnait à mort le lieutenant SCHLAGETER, chef de corps-francs, pour sabotage. SCHLAGETER, exécuté, était le premier à subir la peine de mort. Cet événement aura un immense retentissement en Allemagne. HITLER devait faire de SCHLAGETER le premier martyr de sa cause.

(12) "DER WANDERER INS NICHTS", roman de F. FRESA, mettant en scène la mort d'un lieutenant de corps-francs engagé contre les communistes spartakistes.

(13) Warren LERNER, "KARL RADEK, THE LAST INTERNATIONALIST", Stanford, 1970.

(14) Sur l'engagement révolutionnaire de l'Organisation "JEUNE-EUROPE", consulter :

Luc MICHEL, "De Jeune-Europe aux Brigades Rouges, antiaméricanisme et logique de l'engagement révolutionnaire", in "CONSCIENCE EUROPEENNE",Mensuel, n° 11, mars 1985.

(15) Jean THIRIART, "Vers une paralysie du Régime", in "JEUNE EUROPE3, bimensuel, n° 212, 11 juin 1965, p. 2.

(16) Il déclarait notamment en 1975, dans une interview accordée à la revue universitaire "LES CAHIERS DU C.D.P.U." (n° 12) : "J'ai commencé, très jeune comme vous le savez, mon "parcours, ma "quête du graal politique" dans le Parti communiste. C'était du temps de STALINE".

(17) cfr la postface de Marcel PONTHIER, intitulée "Influences", in "LA GRANDE NATION, l'EUROPE DE BREST A BUCAREST", Bruxelles, 1ère édition, octobre 1965.

(18) Jean THIRIART, sous le pseudonyme de "TISCH", "L'Europe et l'URSS, un Rapallo européen : pourquoi pas ?", in NATION BELGIQUE/JEUNE EUROPE, n° 85, 2 mars 1962.

(19) Jean THIRIART, "LA GRANDE NATION, L'EUROPE UNITAIRE DE BREST A BUCAREST", opus cit., p. 60.

(20) sur les rapports entre le Communautarisme et les économies socialistes, consulter :

Luc MICHEL, "L'avenir du Socialisme, le Socialisme de l'avenir : le Communautarisme national-européen", in Jean THIRIART et Luc MICHEL, "LE SOCIALISME COMMUNAUTAIRE", n° spécial du mensuel "CONSCIENCE EUROPEENNE", hors série n° 4, Charleroi, 1985.

(21) Jean THIRIART, "106 QUESTIONS SUR L'EUROPE - Entretiens avec le journaliste espagnol B.G. MUGARZA", Editions MACHIAVEL, Charleroi, 2ème édition, 1985.

(22) Jean THIRIART, "Echiquier mondial et national-communismes", in "LA NATION EUROPEENNE", mensuel, n° 11, 15 novembre 1966, p. 13.

(23) Revue "MEDUNARODNA POLITIKA", Belgrade, n° 392/393, août 1966.

(24) Luc MICHEL, "De Jeune-Europe aux Brigades rouges ...", opus cit.

(25) José CUADRADO COSTA, "L'Union Soviétique dans la pensée de Jean Thiriart", étude reprise dans l'édition en 4 volumes de la Thèse de Yannick SAUVEUR, opus cit.

(26) Sur FREDA , consulter :

Luc MICHEL, "De Jeune-Europe aux Brigades rouges ...", opus cit.

et

José CUADRADO COSTA et Luc MICHEL, "REVOLUTION EUROPEENNE OU TRADITION ?", numéro spécial de "CONSCIENCE EUROPEENNE, n° 12, Charleroi,

(27) Claudio MUTTI, notes complémentaires à la seconde édition de "LA DESINTEGRATION DU SYSTEME" de G. FREDA, Paris, 1980, ps 53-54.

(28) Yannick SAUVEUR, "L'organisation LUTTE DU PEUPLE, un mouvement national-bolchevik ?", conférence de science politique, Paris, sans date, p. 11.

(29) Ibid., p. 3

(30) Ibid., p. 22

(31) Sur la démarche du P.C.N., consulter :

Manuel ABRAMOWICZ, "La longue marche du PCN", in "EXTREME-DROITE ET ANTISEMITISME EN BELGIQUE DE 1945 A NOS JOURS", Editions EPO, Bruxelles, 1993, ps. 45 à 49

et

Thierry MUDRY, "Quand un homme classé à l'"extrême-droite" utilise le corpus doctrinal marxiste-léniniste. La notion de "Parti historique révolutionnaire" au PCN", in "VOULOIR", n° 32 , Bruxelles, Automne 1986.

(32) Luc MICHEL, "PCN ... européen jusqu'à Vladivostok", interview au quotidien socialiste "LE PEUPLE", Charleroi, 14 et 15 septembre 1985.

(33) Cfr "L'extrême-droite francophone face aux élections du 24 novembre 1991", in "COURRIER HEBDOMADAIRE DU C.R.I.S.P.", n°1350, Bruxelles, Mai 1992;

et "Droit de réponse du P.C.N.", supplément au "COURRIER HEBDOMADAIRE DU C.R.I.S.P.", n°1353 , Bruxelles, Mai 1992

(34) Christophe BOURSEILLER, "Des nationalistes ... pro-soviétiques", in "LES ENNEMIS DU SYSTEME", Ed Robert LAFFONT, Paris, 1989,

et "National-communisme : le socialisme sans la lutte des classes", in "EXTREME DROITE, L'ENQUETE", Editions François BOURIN, Paris,1992.

(35) Manuel ABRAMOWICZ, "L'étrange PCN...", opus cit.

(36) "Belgium", in "ANTISEMITISM WORLD REPORT 1993", Institute of Jewish Affairs, 1993.

La citation originale en langue anglaise est : "The PCN is not a far-right organization, but it follows the revolutionary ideas of Belgian theoretician Jean Thiriart. The PCN, which is also active in Brussels, has links with the European Liberation Front, a pan-european, anti-american movement, the french far-right group Nouvelle Résistance and the Russian National Salvation Front, on whose behalf it has been issuing press releases".

(37) "Ordre n° 1 sur la création du Front national-bolchevique", publié in : Edward LIMONOV, "Moscou en mai", in "LE CHOC DU MOIS", N° 65, Paris, juin 1993, p. 20.

(38) "Résistance européenne, le retour de Jean Thiriart", in "NATIONALISME ET REPUBLIQUE", n° 4, Printemps 1991.

(39) Cfr. Luc MICHEL, "OU VA L'OPPOSITION NATIONALE-EUROPEENNE ?", n° spécial du périodique "NATION EUROPE", Bruxelles, Juillet 1993.

(40) "Ordre n° 1 sur la création du Front national-bolchevique", opus cit.

(41) Ibid.

(42) Renzo DE FELICE, "CLES POUR COMPRENDRE LE FASCISME", Editions SEGHERS, Bruxelles,

(43) Joseph GOEBBELS, in "NATIONALSOZIALISTISCHE BRIEFE", 15 octobre 1925.

(44) Ibid.

(45) Louis DUPEUX, opus cit., Chapitre XVII, ""Entre Bismarck et Karl Marx, le Vorkämpfer", p. 433.

(46) Ibid.

(47) "ACTES DU IIeme CONGRES DU PCN (Juin 1986)", Charleroi, 1ère édition, 1986

(48) Armin MOHLER, "DIE KONSERVATIVE REVOLUTION IN DEUTSCHLAND 1918-1932", Grundriss ihrer Weltanschauungen, Stuttgard, 1950.

(49) Louis DUPEUX, opus cit., Chapitre I, "La "révolution conservatrice", arrière plan idéologique du "national-bolchevisme", (50) Arthur MOELLER VAN DEN BRUCK est en particulier l'auteur d'un livre à grand retentissement sous la République de Weimar et intitulé "LE TROISIEME REICH", un des ouvrages de référence de la "Révolution conservatrice. HITLER après 1933 devait s'emparer de l'expression et lui donner un tout autre contenu.

(51) Sur les théoriciens de la "Révolution conservatrice" (et aussi du National-socialisme), consulter :

Edmond VERMEIL, "DOCTRINAIRES DE LA REVOLUTION ALLEMANDE", N.E.L., Paris,

(52) sur le combat des nationaux-communistes contemporains contre l'extrême-droite, consulter :

"Droit de réponse du PCN", in "LE SOIR", Bruxelles, mai, 1993.

(53) Cité in Louis DUPEUX, opus cit.

(54) Otto STRASSER, "LE FRONT NOIR CONTRE HITLER", Ed. MARABOUT, Verviers, 1972.

(55) STRASSER était notamment l'auteur d'un livre intitulé "EUROPAISCHE FEDERATION. Die Schweiz als Vorbild Europas ", publié en 1936 (Reso-Verlag, Zürich), où il prônait le modèle suisse comme référence pour l'unification européenne.

(56) "NATION EUROPE", Hebdomadaire, Bruxelles, 4 mars 1962,

et "LA NATION EUROPEENNE", Bruxelles,mensuel, n° 13, 15 janvier 1967.

(57) Louis DUPEUX, opus cit., Chapitre XX, "Otto Strasser était-il "national-bolcheviste" ?", p. 493

(58) Louis DUPEUX, opus cit., Chapitre I

(59) Otto-Ernst SCHUDDEKOPF, "LINKE LEUTE VON RECHTS. DIE NATIONAL-REVOLUTIONARE MINDERHEITEN UND DER KOMMUNISMUS IN DER WEIMARER REPUBLIK", Stuttgard, 1960.

(60) José ORTEGA Y GASSET, "LA REVOLTE DES MASSES", Ed. GALLIMARD, Paris.

(61) E. MALYNSKI, "L'EMPREINTE D'ISRAEL", Paris, 1926,ps.38 à 41.

(62) Ibid.

(63) Sur SOREL, consulter : Fernand ROSSIGNOL, "POUR CONNAITRE LA PENSEE DE G. SOREL", Bordas, Paris, 1948.

(64) cfr Zev STERNHELL, "LA DROITE REVOLUTIONNAIRE. 1885-1914", Seuil, Paris, 1973.

(65) Cfr. Michael FREUND, "GEORGES SOREL. DER REVOLUTIONARE KONSERVATISMUS", Ed. Vittorio Klostermann, Frankfurt/Main, 1972.

(66) "ELEMENTY",n° 1, Moscou, 1992.

(67) François BONNET, "Les compagnons de route de la galaxie nationale-bolchevique" et entretien avec Didier DAENINCKX, "De fortes convergences idéologiques", in "LIBERATION", 29 juin 1993, opus cit.

(68) "LE MONDE" a publié une série d'articles et d'interventions sur le sujet à partir du 26 juin 1993.

(69) Elie LEO et René MONZAT, "Quand l'extrême gauche flirte avec l'extrême droite. L'affaire du national-communisme à la française" et M. N. "Rouges et bruns : une vieille histoire d'amour", in "GLOBE", hebdomadaire, Paris, n° 21, 30 juin 1993

et Dossier spécial "La resucée du "national-communisme. des apprentis Hitler ?" in "GLOBE", n° 22, 7 juillet 1993.

(70) Karl LASKE et René MONZAT, "Au-dessus d'un nid de cocos mutants", in "L'EVENEMENT DU JEUDI", hedomadaire, Paris, N°453, 8 juillet 1993.

L'article est présenté avec le "chapeau" suivant : "Dans les comités de rédaction rouge-brun et les colloques de "recomposition politique", le "nationalisme de gauche" cherche timidement son chemin. La nouvelle droite lui tient la main".

(71) Pol MATHIL, opus Cit. in "LE SOIR", 3/4 juillet 1993.

(72) "National-bolchevisme : un spectre allemand", in "Dossier : les néo-nazis aujourd'hui", "LES DOSSIERS DE L'HISTOIRE", bimestriel, n° 87, 1993.

(73) Jean-Edern HALLIER, polémiste et écrivain de talent, mène un courageux combat contre la maffia "socialiste" des TAPIE, MITTERAND, LANG et autres FABIUS. Il lui vaut un scandaleux procès où l'affairiste TAPIE tente de le ruiner, avec la complicité d'une magistrature couchée, notamment pour avoir publié le casier judiciaire réel mais prescrit par amnistie de TAPIE. La revue de HALLIER, "L'IDIOT INTERNATIONAL", havre de liberté intellectuelle et de non-conformisme, est également vigoureusement engagée contre l'impérialisme américain et son "Nouvel Ordre Mondial".

(74) Laurent DISPOT, "Lettre ouverte à Monsieur Marchais communiste national Messerschmitt", in "GLOBE", n° 7, opus cit.

(75) J.P. FAYE, "LANGAGES TOTALITAIRES", Critique de la raison et de l'économie narratives, Paris, 1972.

(76) Louis DUPEUX, opus cit.

(77) sur ce sujet, cfr.

José CUADRADO COSTA, "Réflexions sur les oeuvres de Clausewitz et Carl Schmitt. Actualité de Clausewitz", in "CONSCIENCE EUROPEENNE", Charleroi, n°16/17, Mai-Juin 1987.